Thèse soutenue

Étude du comportement suicidaire chez les Wayanas, peuple autochtone de la Guyane
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Auteur / Autrice : Joëlle Tinaut
Direction : Serban Ionescu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie clinique et psychopathologie
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Paris 8

Résumé

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En l’absence de recherches sociologiques, épidémiologiques sur la question du suicide chez les Amérindiens Wayanas de Guyane, nos enquêtes, nous permettent d’avancer entre autre que le nombre de suicides dans leur milieu naturel de vie, semblerait être environ 2 à 3 fois plus élevé que celui de la population générale guyanaise et que des analogies existent entre les Peuples Autochtones déjà étudiés et les Wayanas. Nous concevons que généralement, le geste suicidaire Wayana parle tout d'abord d’une problématique sociale de la réalité de la jeunesse amérindienne. Ce groupe reçoit continuellement des codes, des modèles de conformité et de valorisation sociale d’origine occidentale, mais subit l’échec massif de leurs projets d’insertion sociale. En effet, le groupe se détourne de sa culture d'origine dans son propre secteur géographique, espace qui ne lui offre par conséquent, que très peu de perspectives d'insertion économique et sociale. Par déception-frustration il tombe dans de nouvelles dépendances qui prennent la forme d’assistances économiques, de consommation et surconsommation de produits alcoolisés et illicites qui tirent vraisemblablement leurs origines de traces plus anciennes des mémoires collectives, en rapport avec le culte de « l’ivresse culturelle ». En définitive, moins que les troubles mentaux, c’est la souffrance psychique générée par des difficultés liées aux conditions de vie économiques et sociales particulières qui pousserait les sujets les plus vulnérables à passer à l’acte suicidaire. Les éléments qui alimentent cette souffrance découlent d’un agrégat constitué des facteurs de risque individuels (vulnérabilité au départ, sexe et âge, pertes et séparations, alcoolisation et violences multiples…) et des facteurs de risque découlant du fonctionnement social (changements de politique sociale, domination et écrasement culturels, groupe minoritaire, isolement social. . . )