Thèse soutenue

Religion et géographie à Beyrouth : la construction d'un paysage sacralisé à la croisée des intérêts politiques et religieux

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Auteur / Autrice : Christiane Sfeir
Direction : Michael F. Davie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie historique, politique et culturelle
Date : Soutenance le 13/12/2013
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Espaces, nature et culture (Paris)
Jury : Président / Présidente : Mousbah Rajab
Examinateurs / Examinatrices : Michael F. Davie, Yamna Djellouli, Jean-Paul Bord, Pierre-Marie Blanc

Résumé

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La recherche porte sur les rapports entretenus par le sacré, par le sentiment religieux, et son instrumentalisation pour en faire des outils de territorialisation à Beyrouth. Elle étudie l’émergence des espaces sacrés dans la ville où dix-huit communautés confessionnelles libanaises sont chacune marquée par des idéologies politiques différentes. Nous partons de l’hypothèse qu’un espace religieux ne peut être limité aux seuls édifices religieux. Son impact sur l’espace se traduit par une appropriation de l’espace public, soit momentané soit permanent, transformant l’espace profane, ouvert à tout le monde, en un espace sacré qui impose des règles de jeu spécifiques, avec des codes à déchiffrer. Le Liban comprend dix huit communautés confessionnelles réparties sur tout le territoire dont chaque partie est marquée par une idéologie qui diffère de l’autre. Beyrouth en particulier, est un espace marqué de symboles idéologiques qui oscillent entre politique et religion pour toucher au sacré. Le paysage urbain de Beyrouth change selon les appartenances politiques et religieuses. Quant aux moyens et outils utilisés pour ces différentes expressions, ils sont lisibles par tous les moyens médiatiques possibles mis à la disposition des pouvoirs politiques et religieux liés à des enjeux d'affirmation identitaire. Chaque partie du territoire est marquée par une idéologie politique qui reflète l'identité religieuse de ses habitants à travers des codes et des signes qui s'expriment selon deux composantes qui sont le lieu et le temps. Un calendrier religieux propre à chaque communauté rend la géographie encore plus complexe. Le paysage urbain de Beyrouth subit des mutations selon les appartenances politiques et religieuses qui, toutes deux, sont à leur tour liées par des enjeux historiques et démographiques. Ainsi, un paysage sacré émerge et évolue selon le jeu complexe de composantes géographiques, sociales, ethnologiques, politiques et économiques qui s’entremêlent, et vont aboutir à une problématique à plusieurs facettes. La production du sens se fait à des niveaux très divers : nous assistons à un échafaudage à plusieurs niveaux et, nous avons à créer des liens à chaque palier, à expliquer comment ils vont se raccorder. Les questions majeures qui se posent dans ce contexte touchent la dimension de la religion dans l’espace urbain de Beyrouth, en tenant compte de la place structurante que tiennent les idéologies et les croyances. Cette place oscille entre espace communautaire et confessionnel marqués par des espaces religieux et parfois sacrés.