Thèse soutenue

La place du mort. Les tombes vikings dans le paysage culturel islandais
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Auteur / Autrice : Adolf Fridriksson
Direction : Jean-Marie Maillefer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance le 14/10/2013
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Torfi H. Tulinius
Examinateurs / Examinatrices : Régis Boyer, Anne Nissen Jaubert, Neil S. Price

Mots clés

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Résumé

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La place du mort est une étude topographique des sépultures païennes de l'âge de fer en Islande. Le but de ce travail est d'étudier la localisation des tombes et d'en déterminer le sens. Les résultats se fondent sur une révision critique de toutes les données disponibles en matière de site funéraire en Islande, et sur la fouille de chaque sépulture répertoriée. Les données obtenues permettent l'élaboration d'un modèle de localisation des tombes qui les situe a) loin des fermes, mais près des frontières et des routes, b) à proximité des fermes et à une courte distance de leur zone d'activité principale et c) au carrefour entre la route principale et l'allée menant au corps de ferme. Ces résultats ont été testés et confirmés par d'autres explorations de terrain et des fouilles récentes. La comparaison des tombes situées en a) et en b) met en évidence une différence intéressante : près des fermes, les tombes sont souvent orientées nord-sud, les sépultures sont en petit nombre et d'une variété limitée, et la population des défunts est majoritairement constituée d'hommes adultes ou âgés. Les tombes éloignées des fermes quant à elles sont le plus souvent orientées est-ouest, présentent une variété plus importante de biens funéraires, et contiennent des hommes et des femmes de tous âges. Les spécificités topographiques sont interprétées comme reflétant les différentes étapes du processus de la colonisation humaine de l'Islande, qui a eu lieu à la fin du IXe siècle : au stade initial, les sépultures sont placées près de l‘unique endroit important aux yeux des premiers colons : leur habitation. Puis la croissance de l'immigration entraîne de nouvelles règles, dont l'élaboration de frontières entre les propriétés agricoles, frontières signifiées entre autres par les cimetières qui y sont établis. Vers la fin de la colonisation, les démarcations sont nettes et convenues. Les frontières sont désinvesties et les lieux d'importance sont alors déplacés aux carrefours entre route principale et allée conduisant au nouveaux corps de ferme construits au sein d'établissements prééxistants.