Thèse soutenue

«Pitié pour la créature !» : Le sentiment du sacré dans la poésie de Pier Paolo Pasolini
FR  |  
EN  |  
IT
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Michela Mastrodonato
Direction : François Livi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et culture italiennes
Date : Soutenance le 09/12/2013
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Università degli Studi di Firenze, Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universität (Bonn, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Équipe Littérature et Culture Italiennes (Paris)
Jury : Président / Présidente : Paul Geyer
Examinateurs / Examinatrices : François Livi, Adele Dei, Gérard Genot, Walter Zidarič, Edwige Comoy Fusaro

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

L’écoute du sacré touche les racines de la poésie de Pasolini, même si il se décrit comme un athée. La recherche analyse sa poésie dans sa chronologique: les collections de la jeunesse (La meglio gioventù et L’usignolo della Chiesa Cattolica) sont caractérisées par visions et images christologiques dans un paysage de «apparences sacrée» où il découvre l’homosexualité comme une «faute innocente», pas intentionnelle, qui lui empêche d'entrer en communion avec les autres créatures. Pour ce péché il demande écoute, engageant une dispute biblique et théologique. Avec l'arrivée à Rome s’ouvre une nouvelle phase: Pasolini découvre la dimension chorale des banlieues romaines et cette découverte rompt son isolement intellectuel (Le ceneri di Gramsci). Alors il cesse de demander pardon et revoit le concept de péché qui n'est plus à l'intérieur mais aussi à l'extérieur de lui-même, commis par qui (la bourgeoisie néo-capitaliste, hégémonique, irréligieuse et « fasciste ») empêche chaque «créature» d'être telle qu'elle est. Pour chaque «créature», unique, Pasolini appelle à la miséricorde: «Pitié pour la créature!» (La religione del mio tempo) et construit, dans le chemin de la meilleure tradition humaniste de Virgile à Dante à Leopardi, une vision sacrée de la réalité inscrite dans un horizon non « créationniste » mais certainement « créaturelle», dans lequel Dieu ne peut pas être vu mais seulement aperçu à la façon d’un soleil éclipsé, lumière occulte dont on ne voit pas la source, qui tombe sur les créatures (surtout les dernières et les marginalisés) et qui leur donne une vie pleine de sens poétique: l'incarnation du «surhumain» dans l’«humaine» (Trasumanar et organizzar).