Thèse de doctorat en Science politique
Sous la direction de Yves Déloye.
Soutenue le 20-06-2013
à Paris 1 , dans le cadre de École doctorale de science politique (Paris) , en partenariat avec Centre européen de sociologie et de science politique (Paris) (2010-....) (équipe de recherche) .
Le président du jury était Marie-Claire Lavabre.
Le jury était composé de Yves Déloye, Paul Zawadzki.
Les rapporteurs étaient Hubert Peres, François Godicheau.
Cette thèse analyse les effets des conflits autour des mémoires de la Guerre Civile espagnole et du franquisme sur la construction démocratique dans le temps long et à l’échelle locale, régionale et nationale. L'étude socio-historique des pratiques, des discours et des interactions entre des acteurs tels que l'État, l'Église, les partis, l'historiographie, les associations des victimes ou les familles permet de comprendre comment la mémoire de la Guerre Civile a passé d'être un récit manichéen à un sujet dépolitisé pendant la transition et, une fois la démocratie a été consolidé, un domaine d'action publique et une cause militante hautement conflictuels. La circulation inter sectorielle de savoirs, d’actions et d’acteurs politiques, religieux, historiographiques et juridiques véhiculent des interprétations divergentes et peu réflexives de l'histoire et participent à la formation , de matrices culturelles à travers desquelles les citoyens ordinaires traduisent les enjeux politiques du présent. Les conflits entre les mémoires des vainqueurs et les mémoires des vaincus sont à la fois la cause et l'effet de la politisation de la mémoire et de la mémorisation de la politique participant ainsi à la contestation de la légitimité d'origine du régime démocratique espagnol.
The memories of the victors and the defeated. : Spanish democracy building faced to the conflicts of memory of the Cicil War and the francoism
This PhD thesis analyzes the role of conflict in relation to the memories of the Spanish Civil War and Francoism in the context of democracy building in the long-term and the local, regional and national levels. The socio-historical study of practices, discourses and intercations between agents such as the statee, the church, the political parties, historiography, victims' associations or families, elucidates how the memory of the Cicil War ceased to be a manichean story, being depoliticized during the transition, and finally becam, once democracy was consolidated, a policy field and a militant cause. The intersectorial circulation of political, religious, historical and legal knwledges, actions and agents-bearing dibergent and little reflexive interpretations of history-involved the establishment of cultural matrices by which ordinary citizens translate contemporary politics. The conflicts between the victors'memories and the vanquished's ones are both the cause and the effect of the policization of memory and the memorization of politics, thus participating in the undermining of the initial legitimacy of the Spanish democratic regime.