Thèse soutenue

Licence et mondanité : les Contes et Nouvelles en vers de La Fontaine

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Auteur / Autrice : Mathieu Bermann
Direction : Olivier Leplâtre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française et francophone
Date : Soutenance le 15/11/2013
Etablissement(s) : Lyon 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Bury
Examinateurs / Examinatrices : Violaine Géraud, Alain Génetiot
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Bury, Aurélia Gaillard

Résumé

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À la même époque, les Contes et Nouvelles en vers de La Fontaine suscitent des réactions antagonistes, allant du rejet à l’émulation – ce qui constitue une singularité dans l’œuvre du poète. La Fontaine ne cache pas qu’il prend des libertés par rapport à la morale et aux exigences de l’écriture poétique ; mais ses licences relèvent moins d’une transgression que d’une dérogation consentie par les lecteurs mondains.Tout d’abord, il s’agit de déterminer la place de la licence dans le jeu normatif de l’esthétique classique. Comprise comme un écart toléré, la licence ne se limite pas à la poésie : elle s’applique potentiellement à toute norme de l’esthétique classique, selon les critères retenus pour juger l’œuvre. Notre étude analyse la part qu’occupe la licence dans la disposition d’esprit des lecteurs mondains des Contes.En examinant également d’autres conteurs contemporains de La Fontaine qui le considèrent comme un modèle, cette étude montre comment le texte construit sa légitimité en détournant des formes d’écriture ou de pensée qui sont habituelles dans le champ de la mondanité afin de mieux s’y insérer. La Fontaine cherche en effet à instaurer une connivence avec le lecteur. Celle-ci passe par l’appropriation de genres appréciés par la mondanité, par des jeux subtils sur la langue et la versification, et surtout par une scénographie faisant du lecteur un complice de l’entreprise immorale. Le conteur détourne également l’une des composantes essentielles du mode de vie de son lectorat : le loisir. Il livre une version érotique de l’otium dont l’analyse nous permettra de découvrir quel est l’apport des Contes dans l’anthropologie de La Fontaine.