Thèse soutenue

Formes urbaines et ségrégations : une sociologie de la relégation des grands ensembles

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Auteur / Autrice : Marc Bertier
Direction : Jean-Marc Stébé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 28/11/2013
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire lorrain de sciences sociales (Lorraine)
Jury : Président / Présidente : Daniel Pinson
Rapporteurs / Rapporteuses : Marion Segaud, Jean-Yves Toussaint

Résumé

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De nombreuses études démontrent la ségrégation dont souffrent les habitants de certains quartiers. L'étude de la liste de ces derniers montre qu'une majeure partie d'entre eux sont des grands ensembles construits en France lors des Trente Glorieuses. Ces quartiers ont deux particularités : ils ont été bâtis à l'aide d'un modèle similaire et relèvent principalement du logement social. L'analyse du phénomène urbain, des politiques de la ville et de la situation de nombreux grands ensembles de copropriété montrent que le critère « logement social » ne suffit pas à comprendre l'ensemble des mécanismes de relégation observés. Les politiques de la ville, qui accordent un volet important à l'action sur le bâti, suggèrent aussi que la forme urbaine participe aux mécanismes d'exclusion. La question de l'impact de la matérialité de la forme urbaine dans la distribution sociale de l'espace urbain apparait alors. Cette thèse étudie les liens qui se tissent entre une société et ses espaces. Il s'agit de comprendre comment le social entre interaction avec le spatial. La réponse proposée se focalise sur le cas des grands ensembles français des Trente Glorieuses. En montrant comment la forme urbaine peut produire de la ségrégation, cette recherche met à jour les mécanismes cognitifs stimulés par la perception visuelle qui participent à la relégation des barres et des tours. Autrement dit, elle explique comment la vue procure un ressenti qui est, dans le cas de l'architecture domestique, une construction sociale et culturelle influant sur les perceptions du monde, les manières de faire, de voir et de penser, sur les comportements et les modes de vie des individus dans l'urbain.