Thèse soutenue

La construction intellectuelle du socialisme réformiste en France de la Commune à la Grande Guerre

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Auteur / Autrice : Emmanuel Jousse
Direction : Marc Lazar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 09/12/2013
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire de Sciences Po (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Chanet
Examinateurs / Examinatrices : Marc Lazar, Jeremy Ralph Jennings, Christophe Prochasson, Juliette Grange
Rapporteurs / Rapporteuses : Jeremy Ralph Jennings, Christophe Prochasson

Résumé

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La thèse examine les idées du socialisme réformiste en France et leur formation de 1871 à la Première Guerre mondiale. Il s'agit d'abord établir le socle idéologique des socialistes français après la Commune. L'idée majeure est celle d'une opposition à la société bourgeoise économique avec le collectivisme, sociale avec la lutte des classes, et politique avec la conquête des pouvoirs publics. Les débats sur ces trois idées entraîne la fondation d'un parti ouvrier en 1879, puis des scissions. En 1882, le parti possibiliste reprend le débat, et fait de la réforme le principe à partir duquel la société doit être bouleversée, légitimant la participation électorale et l'action municipale. La Revue socialiste approfondit la réflexion sur le socialisme et les réformes, synthétisée par Benoît Malon dans le "socialisme intégral" La crise boulangiste en 1887-1889 modifie cette configuration, en amenant une partie des socialistes à soutenir la République.Entre 1893 et la fin du siècle, le réformisme, dans un contexte renouvelé, est porté par Alexandre Millerand qui fédère les socialistes et fonde l'unité sur les principes réformistes. Cette tentative n'aboutit pas, mais elle permet à Millerand de formuler les principes fondant son action au Ministère du Commerce entre 1899 et 1902. Cette participation ministérielle ouvre un débat violent dans le socialisme français. Finalement, c'est l'Internationale qui amène l'unité en 1905, aboutissement qui condamne politiquement le réformisme. Celui-ci survit, malgré tout, sous la forme d'une tradition portée dans la Revue socialiste. Elle est finalement reprise en 1910, par Albert Thomas. Le réformisme devient alors une tendance au sein de la SFIO.