Thèse de doctorat en Religions et systèmes de pensée
Sous la direction de John Lagerwey.
Soutenue en 2013
à Paris, EPHE , dans le cadre de École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) .
Le président du jury était Vincent Durand-Dastès.
Dans le contexte religieux, une personne est possédée par une force extérieure. La personne n’est plus alors propriétaire d’elle-même. Une dizaine de caractères, mots ou termes constituant le champ lexical de la possession est examinée à partir de leurs sens originaux et de leurs évolutions dans leurs propres contextes. Ces caractères, mots ou termes nous donnent une vision globale de la manière dont les gens de l’époque percevaient le phénomène de la possession et comment ils le décrivaient. La possession démoniaque est à cette époque considérée comme la cause principale des maladies. La technique exorciste des maîtres indigènes consiste en mouvements corporels auxquels s’ajoutent des éléments auxiliaires comme le talisman qui sont des éléments explicatifs par rapport aux mouvements. Le bouddhisme apporte en Chine sa propre technique exorciste : l’incantation. En tant que mode d’interactions entre humains et divinités, la voyance de fantômes, le rêve, la rencontre amoureuse entre un homme et un esprit, les chansons d’enfants et le contact émotif divin sont des phénomènes courants que l’on rencontre souvent dans des textes de l’époque des Six dynasties et qui sont liés à la possession. Ces phénomènes partagent des conceptions fondamentales avec la possession et construisent la base de la religion chinoise. La possession s’explique par une séparation entre l’esprit et le corps. Pourtant dans cette conception dichotomique, les deux termes ne sont pas « opposés ». Ils coexistent dans un symbiotique système. Autrement dit, dans la religion du Haut Moyen-âge chinois, l’unité l’emporte sur la séparation, et c’est dans l’unité que chaque partie trouve sa raison d’être
In search of the Unity : religion, politics and society in the High Middle ages of China through the prism of the phenomenon of possession
Possession represents a wider range of ideas and practices than a separate "religion" referred to by the category of mediumnism. Chapter One identifies ten key terms which provide us with an overview of how people of that time perceived the phenomenon of possession, how they described it and which aspect of the phenomenon they wanted to emphasize. Chapter Two moves to how religious specialists dealt with possession. Demonic possession was considered the main cause of disease. The exorcistic techniques of Chinese native masters, including mediums, masters of recipes and Taoist masters, consist of body movements, meat to expel demons and heal patients. There are also auxiliary elements such as speech acts or talismans which are explanatory factors for specific movements. Buddhism brought to China its own exorcistic approach, with the incantation. As a pattern of interactions between gods and human beings, the possession helps to understand others patterns of the same kind. Seeing ghosts, dreams, amorous encounters between a man and a spirit, children's songs and divine emotional contacts are common themes in the texts of the Six Dynasties and are often linked to the possession. Chapter Three shows how these phenomena shared with the possession fundamental conceptions which constituted the fundamentals of Chinese religion. The conception behind the possession is about the separation of soul and body. However such dichotomous thinking does not mean that the two elements are opposite. They coexist in a symbiotic system. In other words, in Medieval Chinese religion, unity prevails over separation, and it is in this unity that each element finds its raison d'être