Thèse de doctorat en Sciences, technologie, santé
Sous la direction de Claude Debru et de Satoshi Nakano.
Soutenue en 2013
à Paris, Ecole normale supérieure , dans le cadre de École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris2010-....) .
La thèse explore les liens entre subjectivité, biographie, autobiographie, psychologie, et philosophie morale chez William James. Elle fait appel à des éléments d’histoire des sciences, de biologie évolutionniste, de psychologie scientifique et clinique, de philosophie, pour traiter des relations entre le subjectif et l’objectif, dans une perspective scientifique ainsi que morale. Le premier chapitre décrit la formation de James, ses voyages et rencontres, dans le contexte des controverses autour de la biologie évolutionniste. Le chapitre suivant est consacré à Alice James, les relations entre William et Alice étant constitutives pour les deux, et reflétant le propos central de la thèse, d’éclairer les relations entre le point de vue subjectif et le point de vue objectif. La dualité des points de vue est surmontée dans la pratique de l’écriture autobiographique, illustrée par le journal d’Alice. Ce problème est abordé dans le troisième chapitre consacré à l’idée de « self » dans les Principes de Psychologie, et à la question de savoir jusqu’où peut aller la tentative d’établir la psychologie comme une science de la nature. La perspective darwinienne implique la prise en considération de l’évolution du cerveau et de ses capacités fonctionnelles. La théorie du courant de conscience permet l’articulation du subjectif et de l’objectif, de la spontanéité de l’esprit et de la variabilité contingente des événements cérébraux. Le dernier chapitre est consacré à la religion et à l’éthique. Il présente les tentatives de James d’établir une science de religion dans son ouvrage les Variétés de l’expérience religieuse. La conclusion présente l’empirisme radical et la théorie de l’univers pluraliste qui constituent l’étape suivante de la pensée de James.
The idea of self and the ethic of autobiography in the thoughts of William James
The thesis is devoted to the study of the links between subjectivity, biography, autobiography, psychology and moral philosophy in the works of William James. It makes use of various elements, in history of science, in evolutionary biology, in scientific and clinical psychology, in philosophy, in order to deal with the question of the relationships between subjectivity and objectivity in a scientific as well as moral perspective. In the first chapter, the education of the young James, his travels and encounters, and especially his knowledge of the controversies about evolution are described. The following chapter is devoted to Alice James’ case, the relationship between William and Alice illustrates the central problem of the thesis, how the subjective and the objective viewpoints are intertwined. The difference between objective and subjective viewpoints is overcome in Alice James’ practice of autobiographical writing, a practice which poses the problem of the unity or plurality of the self. This problem is dealt with in the third chapter, devoted to the idea of the self in The Principles of Psychology, and to the attempt at establishing psychology as a natural science. The Darwinian perspective leads to the idea of the brain's evolution and of its functional abilities. The theory of the stream of consciousness allows creating the link between subjectivity and objectivity, mind’s spontaneity and contingent variation of brain’s activity. Le last chapter is devoted to the study of The Varieties of Religious Experience and to James’ attempt at establishing a science of religion along the line of his central problem of the link between subjectivity and objectivity. The conclusion presents radical empiricism and pluralistic universe as the next stages of James’ reflection.