Thèse soutenue

Nymphes exotiques, indigènes victimes ou créatures vulgaires. Images des femmes grande-colombiennes d'après les voyageurs du XIXe siècle.

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Auteur / Autrice : Monica Merchan Sierra
Direction : Anne-Marie Sohn
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 22/03/2013
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LAboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes / LARHRA
Jury : Président / Présidente : Daniela Gallo
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Marie Sohn, Daniela Gallo, Luc Capdevila, Sylvie Schweitzer
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniela Gallo, Luc Capdevila

Résumé

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Mon travail de recherche se propose de combler des lacunes concernant l’iconogaphie des femmes sud-américaines. Etant donné l’absence d’écoles d’art ainsi que d’ateliers d’impression en Grande Colombie jusqu’à la première moitié du XIXe siècle, les images en général sont rares. Quand on en trouve, il s’agit des portraits de quelques femmes extraordinaires comme des saintes ou des épouses des hauts fonctionnaires, donc des représentantes d’une minorité aisée et créole. Les artistes locaux ont surtout peint les grands hommes et notamment les héros des jeunes Républiques. En revanche, sur la vie quotidienne de la plupart des femmes, qu’elles soient Indiennes, Métisses, Noires ou même Créoles, nous n’avons que très peu de témoignages. La Grande Colombie comme la Nouvelle Grenade, par ailleurs, souffrait d’un manque d’attrait. Cette région n’a jamais représentée dans l’imaginaire des voyageurs européens, les richesses légendaires des vice-royautés du Pérou ou de la Nouvelle Espagne (Mexique). C’est seulement à l’orée du XIXe siècle que cette zone équatoriale commence à faire parler d’elle et ce changement significatif est dû au grand voyage scientifique de Humboldt et Bonpland. Grâce à la médiatisation de ces explorateurs, un nombre important de voyageurs français décide de suivre leurs pas. Parmi eux, un petit nombre écrit et publie des récits illustrés. Leurs gravures et lithographies apportent donc les documents nécessaires pour combler en partie le vide pictural féminin. Ces images n’ont jusque là pas suscitées d’études historiques approfondies d’autant qu’elles ont longtemps été considérées comme des simples ornements accompagnant le texte. Cette thèse propose de démontrer, au contraire, le rôle primordial de cette iconographie, sa puissance symbolique et sa contribution au discours qui caractérise alors la littérature de voyage. Qu’elles soient guidées par des observations concrètes ou par la pure imagination, ces descriptions picturales et littéraires permettent de dégager les principaux stéréotypes élaborés sur les femmes grande-colombiennes et ce malgré leur riche multiplicité.