Thèse soutenue

Régimes monétaires et politiques conjoncturelles de stabilisation dans l'espace économique européen : une analyse théorique et empirique

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Auteur / Autrice : Romain Legrand
Direction : Frédérique BecAndré Fourçans
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques - EM2C
Date : Soutenance le 12/12/2013
Etablissement(s) : Cergy-Pontoise
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, Management, Mathématiques, Physique et Sciences Informatiques (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : THEMA Théorie économique, modélisation et applications (Cergy ; 2006-) - Théorie économique, modélisation et applications
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Frédérique Bec, Thepthida Sopraseuth, Laurent Ferrara
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Auray, Céline Poilly

Résumé

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La mise en place de l'Euro en 1999 a constitué un événement économique majeur pour les Etats européens. La crise financière de 2007, puis la crise de la dette souveraine en 2010, ont amené à remettre en question la pérennité de la zone Euro, et la capacité de certains de ses membres à respecter leurs engagements vis-à-vis de la monnaie unique. Les mesures d'austérité mises en oeuvre au sein de l'Union Economique et Monétaire dans le contexte actuel de crise peuvent constituer pour certains Etats une tentation supplémentaire pour quitter la monnaie unique et recouvrer leur indépendance monétaire et fiscale. Une sortie de la zone Euro de la Grèce, voire d'autres Etats membres en difficulté (Portugal, Irlande, Italie, et Espagne) n'est aujourd'hui plus un scénario à exclure. Cette thèse se propose de considérer la question du régime monétaire optimal, régime de change flexible ou union monétaire, pour les 17 pays de la zone Euro, dans le cadre des crises financières et de dettes souveraines qui les affectent actuellement. Le premier chapitre est général et vise à démontrer formellement la survenue d'une rupture structurelle due au passage à la monnaie unique en 1999. Il montre qu'une telle rupture s'est bien produite pour les pays de la zone Euro autour de l'année 1992, qui a marqué l'adoption du traité de Maastricht et la mise en place des critères de convergence pour l'adoption de l'Euro. Cette rupture n'est pas partagée par les trois pays européens qui ont préservé leur monnaie (Royaume-Uni, Suède, et Danemark). Le second chapitre constitue le coeur de ce travail. Il présente le modèle de référence utilisé pour mener la comparaison entre les deux régimes monétaires considérés pour la zone Euro. Il s'agit d'un modèle à deux pays intégrant des rigidités financières dans le cadre des transactions interbancaires conclues entre les Etats membres. Le modèle, une fois étalonné pour la zone Euro, suggère que les rigidités financières peuvent jouer un rôle considérable dans la dynamique de ces Etats, les chocs affectant les économies partenaires pouvant contribuer de manière significative à la dynamique nationale. Les simulations numériques préliminaires de crise financières menées sur le modèle ne permettent pas d'apporter de réponse concluante quant aux performances des deux régimes monétaires envisagés, le régime de change flexible semblant amener une stabilité accrue, là où une union monétaire permet une récupération plus rapide suite à la crise initiale. Le dernier chapitre remplit un double objectif. Il propose d'abord un critère de bien-être formel pour l'évaluation des performances respectives des deux régimes considérés. Il développe également un certain nombre d'extensions au modèle de référence, afin d'intégrer la dette souveraine, et les politiques de crédit (Covered Bonds Purchase Programme et Securities Markets Programme) mises en place par la BCE depuis le début de la crise. Les résultats montrent qu'en l'absence de politiques interventionnistes de la part de la Banque Centrale Européenne, une grande majorité des Etats de la zone Euro (15 sur 17) bénéficieraient d'un plus haut niveau de bien-être dans un régime de change flexible. Toutefois, les conclusions s'inversent dans le cadre du Securities Markets Programme, où les Etats membres deviennent alors majoritairement favorables au régime d'union monétaire. Celà suggère que la BCE a un rôle à jouer au sein de l'espace monétaire Européen qui va au-delà de sa fonction première d'instigatrice de la politique monétaire.