Thèse soutenue

Analyse de la pauvreté : de l'approche en termes d’utilité à l'approche par les capabilités d’Amartya Sen. Application sur les données Camerounaises

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Auteur / Autrice : Joseph Siani Tchouamatieu
Direction : Maurice Salles
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Economiques
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Caen

Résumé

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Après une période de crise économique qui a duré de 1987 à 1993, le Cameroun a retrouvé le chemin de la croissance à partir de 1994, du fait notamment de la dévaluation du FCFA et d’autres ajustements internes. Cette croissance s’est traduite par un recul de la pauvreté entre 2001 et 2007. Cependant, cette baisse de la pauvreté ne s’est pas accompagnée d’une amélioration des conditions de vie des populations, la majorité continuant de penser que la dégradation de la situation perdurait. L’objet de cette thèse est d’interroger le paradoxe suivant : d’une part une augmentation de la consommation des ménages s’accompagne d’une réduction de la pauvreté et d’autre part un sentiment très important de la dégradation de la situation persiste. Plus précisément, il s’agira pour nous de mesurer deux approches de la pauvreté que sont l’aspect monétaire et multidimensionnel. Pour ce faire, deux méthodes sont utilisées : les indices de pauvreté de Foster Greer Thorbecke (FGT) ainsi que l’indice de pauvreté multidimensionnel (IPM) proposé par Alkire et Foster pour estimer la pauvreté multidimensionnelle. Nous avons choisi 6 dimensions : le revenu, la santé, l’éducation, l’eau, l’électricité et l’assainissement. Les résultats confirment le paradoxe que nous avons évoqué plus haut : tout d’abord sur la période considérée, nous avons une baisse sensible de la pauvreté monétaire qui est passée de 40. 2 pour cent à 39. 9 pour cent. Parallèlement, nous enregistrons une augmentation plus qu’importante de la pauvreté multidimensionnelle qui elle est passée de 61. 3 pour cent à 71. 1 pour cent sur la même période. En outre, nos résultats suggèrent que les gens qui ont des revenus faibles ne sont pas obligatoirement ceux qui n’ont pas accès à certains services publics tels que l’éducation, la santé, l’eau ou l’électricité.