Thèse soutenue

Les identités partagées comme facteur de paix et de stabilité : le cas du Bénin
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Boêvi Denis Lawson
Direction : Thomas Lindemann
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 12/07/2013
Etablissement(s) : Bordeaux 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de droit (Pessac, Gironde ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Groupement de recherches comparatives en droit constitutionnel, administratif et politique (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Jacques Faget
Examinateurs / Examinatrices : Anne Mandeville-Briot
Rapporteurs / Rapporteuses : Prudent Victor Topanou, Yves Viltard

Résumé

FR  |  
EN

Les grilles de lecture classiques sur la trajectoire sociopolitique du continent africain sont souvent pessimistes. Elles semblent avoir de beaux jours devant elles puisque l’histoire contemporaine montre une Afrique perpétuellement instable politiquement, traversée par des guerres civiles et des démocraties émergentes sous tension à l’approche des élections.Ce travail invite à une réflexion et une perspective scientifique alternatives, autour d’un pays comme le Bénin. Depuis son indépendance, il n’a pas connu la violence létale, facteur d’un état social « chaotique et pathologique » entraînant un gros volume de destructions et de catastrophes, pour les biens comme pour les individus. Cette thèse relie et articule plusieurs points : l’imaginaire collectif, la relation à l’autre, l’idée que les habitants ont de l’appartenance à un ensemble nommé Bénin, les symboles à l’actif du pays, le travail de socialisation à une communauté de sens et le processus de pacification. Les tensions d’un niveau infra-létal existent mais restent jusqu’à présent contenues. Elles sont les contingences de la construction d’une société politique et traversent certaines étapes de son histoire sociopolitique.Notre démarche théorique favorise une réflexion globale autour de l’interaction entre la double altérité ‒ on est toujours un "autre" pour "l'autre" ‒ et la question de la paix, principalement à l’intérieur d’un pays comme le Bénin. Les profils identitaires ne sont jamais les mêmes à travers le temps et l’espace. Mais au-delà des écarts différentiels, le fait qu’un espace favorise l’émergence des identités collectivement partagées rend probable tout processus de pacification. Dans la mise en œuvre de celui-ci, l’idée du Bénin devient ainsi plus forte que le Bénin lui-même, entité d’abord voire surtout substantielle. Les Béninois ne sont pas en paix parce qu’ils auraient nécessairement la même couleur de peau, la même histoire, une langue commune. Pour nous, même en l’absence de ces trois critères, la paix reste accessible. Pour le démontrer, trois années sur le « terrain » (2007-2010) ont constitué le temps fort de la recherche empirique. Nous avons mené une centaine d’entretiens et réalisé des focus group au sein des communautés où la question de l’identité partagée est mise à l’épreuve quotidiennement. Cette étude doctorale est ainsi un compte rendu des résultats obtenus et des analyses proposées.