Thèse soutenue

Normativité et temporalité dans l'éthique kantienne

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : David Davezac
Direction : Jean-Christophe Goddard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 18/05/2012
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Équipe de recherche sur les rationalités philosophiques et les savoirs (Toulouse ; 1999-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Alexander Schnell, Éliane Martin-Haag
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacob Rogozinski, Luc Vincenti

Résumé

FR  |  
EN

La thèse est centrée sur la notion de temporalité pratique. Elle étudie le rapport entre normativité et temporalité en montrant que dans la connaissance, l’objectivité est produite par une méthode de schématisation des catégories de l’entendement, ce qui permet de relier et d’appliquer les concepts universels, a priori et intérieurs, à un donné sensible particulier, alors que dans la pratique, les catégories de la liberté rendent possible une synthèse pratique au sein des désirs mais immédiatement sans passer par la schématisation de l'imagination. Il ne s’agit plus de légiférer sur un donné sensible et de l’ordonner mais de produire une réalité ou une effectivité qui est la « résolution de la volonté» de manière absolument immédiate. Or, s'il y a production d'une volonté moralement déterminée, il doit y avoir une temporalité pratique dans laquelle se déploie cette causalité par liberté. Cette notion n’a pas été élaborée par Kant mais il semble nécessaire de la penser pour comprendre l’efficace de la Loi morale. En effet, le problème de l’applicabilité du principe pur inconditionné dans le temps de l’esthétique transcendantale est incompréhensible car s’il s’applique dans le temps alors on doit conclure qu’il est lui-même conditionné a priori et s’il s’applique en dehors du temps, on arrive à la conclusion que le caractère intelligible est intemporel, éternel et immuable, ce qui éteint la liberté pratique comme bonne volonté. Notre thèse vise à répondre à ce problème en montrant que la Loi morale n’est agissante et ne devient un devoir que par la personne qui n’est pas immuable mais qui est temporalité pratique et duratio nouménon (durée rendue infinie par le postulat de la Dialectique de la raison pratique).