Auteur / Autrice : | Anna Razgulyaeva |
Direction : | Myriam Bras, Corinne Rossari |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 09/03/2012 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 en cotutelle avec Université de Fribourg (Fribourg, Suisse) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Didier Maillat, Alain Berrendonner |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marion Carel, Jacques Bres |
Mots clés
Résumé
Cette thèse présente une étude sémantico-pragmatique des emplois dialogiques de mais, oui, non et de leurs quatre combinaisons : mais oui, mais non, oui mais et non mais. Les enchaînements dialogiques « X – Mais Y » posent la question de l’unicité du sens du connecteur oppositif, étant donné que la relation entre les énoncés X et Y est très différente de celle qui s’établit entre les énoncés dans les configurations monologiques « X mais Y ». Dans cette thèse, les deux types d’enchaînement avec mais sont analysés dans le cadre de la sémantique dynamique, qui propose de décrire le sens des expressions linguistiques à partir de leur capacité à modifier le contexte. L’opération énonciative de mais est spécifiée à partir des contraintes imposées sur le contexte linguistique environnant, que l’examen de divers usages contextuels de mais en monologue et en dialogue a permis de révéler. Cet examen conduit à conclure que la spécificité des enchaînements dialogiques avec mais n’est pas liée à la sémantique du connecteur, mais à la progression du discours, différente en monologue et en dialogue. Les combinaisons de mais avec oui et avec non sont étudiées après une analyse détaillée du marqueur de validation et du marqueur de rejet. La façon dont ces deux marqueurs interagissent avec le contexte gauche témoigne de leur asymétrie sémantique, confirmée par la possibilité de les utiliser en tant que formes concurrentes pour valider un énoncé négatif. Dans les combinaisons de oui et de non avec mais, le second élément détermine le type de relation signalée : oui mais et non mais marquent l’opposition, tandis que mais oui et mais non traduisent la validation et le rejet. Néanmoins, le premier élément a des incidences sur l’interprétation du second. Ainsi, les réactions mais oui et mais non présentent l’information validée ou rejetée comme déjà admise dans le contexte ou, au contraire, comme exclue et donc impossible à envisager. En revanche, dans les réactions oui mais et non mais, le connecteur oppositif enchaîne sur l’information accessible à la suite de l’emploi du premier marqueur.