Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Océane Albert
Direction : Bernard JégouAlain Legrand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Rennes 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Vie-Agro-Santé (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université européenne de Bretagne (2007-2016)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ces deux dernières décennies ont été marquées par deux alarmants constats quant à la fonction reproductive humaine. Le premier concerne l'existence dans l'environnement de nombreux xénobiotiques issus de pollutions industrielles capables de perturber le système hormonal, appelés perturbateurs endocriniens. Le second montre une altération séculaire de la fonction de reproduction masculine. Mises en relation, ces observations ont conduit de nombreux scientifiques à rechercher dans l'environnement des polluants permettant d'expliquer au moins en partie cette déterioration. En dehors des études épidémiologiques, l'évaluation des effets de potentiels perturbateurs endocriniens (PE) chez l'homme revêt une extrême complexité. Si les études d'exposition de modèles animaux in vivo ont permis de faire des avancées considérables dans l'élucidation de leurs effets physiologiques et de leurs mécanismes d'action, les nombreuses disparités observées entre espèces limitent considérablement toute extrapolation à l'homme. La dépendance de ces effets à l'âge, la dose et le temps d'exposition achèvent de compliquer l'interprétation de ces phénomènes. C'est la raison pour laquelle nous avons mis au point au laboratoire un système reposant sur l'association de deux modèles de cultures in vitro permettant d'évaluer les effets directs de potentiels PE. Le premier repose sur la culture organotypique d'explants testiculaires humains adultes, et le second sur l'utilisation d'une lignée cellulaire cortico-surrénalienne humaine. Nous avons dans un premier temps appliqué ce système à l'exploration des effets du  di-(2-éthylhexyl) phtalate (DEHP) et de son premier métabolite le mono-(2-éthylhexyl) phtalate (MEHP), deux plastifiants industriels pouvant être libérés dans l'environnement depuis leurs multiples supports (jouets, films alimentaires, dispositifs médicaux). Si leur potentiel anti-androgénique a déjà été démontré dans de nombreux modèles animaux, aucune étude n'avait jusqu'alors exploré les conséquences d'une exposition au DEHP et au MEHP chez l'homme adulte. Ces travaux de thèse donnent la première preuve de concept directe que les phtalates peuvent altérer la stéroïdogenèse humaine, et ce à des concentrations comparables aux expositions actives évaluées par de récentes études épidémiologiques. Ils fournissent également des informations sur les capacités métaboliques du testicule, qui s'est révélé capable de biotransformer ces xénobiotiques. Nous avons également analysé les effets du paracétamol et d'anti-inflammatoires non stéroïdiens sur la fonction testiculaire de l'homme adulte. Ces antalgiques ont en effet été récemment pointés du doigt dans l'augmentation du facteur de risque de survenue de cryptorchidies. Ils ciblent par ailleurs les cyclooxygénases (COX), dont on a montré qu'elles pouvaient constituer une cible privilégiée des plusieurs PE. Nous avons ainsi évalué les effets du paracétamol, de l'aspirine et de l'indométacine sur des marqueurs de la fonction testiculaire, et pu montrer que ces derniers perturbent les équilibres hormonaux testiculaires indépendamment de l'inhibition des COX.