Auteur / Autrice : | Laurent Gabail |
Direction : | Michael Houseman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Résumé
Cette thèse est la monographie d’une société ouest-africaine (Bassari) où les notions d’âge et de sexe sous-tendent l’ensemble des institutions et des interactions sociales. Le rituel initiatique masculin que pratiquent les Bassari ne se contente pas de transformer les garçons en hommes, il est l’embrayeur vers un système de classes d’âge qui segmente, par échelons de six ans, l’ensemble de la population masculine et féminine, de l’adolescence jusqu’à la vieillesse. Ce traitement spécifique des âges de la vie n’est pas sans conséquence. Il informe la manière dont est pensée, au fil du vieillissement, l’affiliation à des groupes de parenté différents (utérins, agnatiques), le rattachement à des unités résidentielles distinctes (maison paternelle, maisons communes d’adolescents, maison conjugale) et l’émergence d’individus singuliers. L’étude du fonctionnement concret du système d’âge permet de mettre à jour des relations inédites, partiellement détachées de la parenté, et qui trouvent dans les performances dansées un lieu d’expression privilégié. A l’intersection des logiques rituelles masculine et féminine, la danse est le registre expressif par lequel ce système de relations se donne à voir pour ce qu’il est : la mise en scène publique de ce qui se joue ailleurs dans le rituel.