Thèse soutenue

Géopolitique et mécanismes de raréfaction des ressources combustibles et minière
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Auteur / Autrice : Augustin Roch
Direction : Pascal Boniface
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Arnaud Orain
Rapporteurs / Rapporteuses : Bernard Sionneau, Gabriel Colletis

Résumé

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Alors qu’historiquement, la sécurisation des ressources portait sur celles combustibles*, uniquement portée par le secteur de l’énergie, un changement de paradigme fait apparaître des mécanismes de raréfaction sur d’autres ressources minières. Cela met en exergue des repositionnements, de nouveaux enjeux de richesse et de puissance. Cette thèse analyse ces nouveaux risques et opportunités pour les Etats et industriels consommateurs : elle démontre une nécessaire approche globale et pluridisciplinaire, y compris dans les problématiques énergétiques. En effet, il est nécessaire de comprendre un système à plusieurs échiquiers (étatique, financier et concurrentiel) dans lesquels évoluent des acteurs variés, de plus en plus réactifs et intersectoriels (dépassant le secteur énergie). Leurs dynamiques et interdépendances s’avèrent complexes et non-linéaires. Néanmoins, les stratégies et modes opératoires des nombreux acteurs, aux capacités asymétriques, sont moins binaires et antagoniques qu’il n’y paraît puisque les schémas ne se réduisent pas à une opposition entre consommateurs et possesseurs, entre Etats et entreprises… D’un point de vue étatique, la raréfaction des ressources n’est plus seulement une problématique géopolitique – le contrôle de la ressource (production et transit) sur un territoire – mais aussi un enjeu géoéconomique : la vitalité des politiques industrielles des différents Etats en dépend. Parallèlement, la financiarisation mondiale des marchés financier et physique des ressources favorise des acteurs financiers, focalisés sur la diversification et la valorisation de leurs avoirs. Or, cette nouvelle donne réinterroge la stabilité et la sécurité des opérateurs miniers et des industriels consommateurs en dépendant. Par exemple, pour le secteur énergie, la sécurisation des approvisionnements concerne aujourd’hui le lithium, l’indium, les terres rares… Pour finir, le modèle organisationnel du secteur primaire s’est souvent configuré en oligopoles, sur une ressource donnée. Ainsi, ils contrôlent l’accès et le transit afin de renforcer leur rôle de price maker et d’accaparer la rente générée : les conditions géopolitiques sont déterminantes. Les Etats et industriels consommateurs, conscients de leur dépendance, doivent corriger la fragilité de leurs modèles, dans une approche intersectorielle et mondiale : quelques préconisations sont suggérées en fin de thèse. Ces propositions opérationnelles tentent de mettre en place des dispositifs novateurs afin de maîtriser les coûts et les risques associés à ces mécanismes de raréfaction. Notamment, elles suggèrent de renforcer les liens entre secteurs industriels nationaux et les stratèges de l’Etat. Afin que ces dispositifs soient efficaces, il faut dépasser l’approche sectorielle, en particulier pour les systèmes énergétiques.