Les modes de subjectivation : la mise en scène sociale et les limites constitutives des rapports aux corps et aux plaisirs
Auteur / Autrice : | Erinç Aslanboga |
Direction : | Alain Brossat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Pourquoi la déculpabilisation de la sexualité, l'expansion des pratiques discursives à propos du désir, l’exaltation des plaisirs et de la jouissance dans les années 1960-70 n'ont-elles embrayé sur aucune dynamique d'émancipation ou processus d'accroissement de l'autonomie des individus, ni donné un nouvel élan à une nouvelle quête du bonheur ? Comment au contraire la sexualité est-elle devenue, sur un mode permissif, le terreau de diverses formes de gouvernementalisation des individus et des populations, de normalisation des plaisirs et des relations ? S’agit-il de se libérer sexuellement ou de se contraindre à une seule forme de « liberté » ? Si le discours de la « libération sexuelle » est en contradiction avec sa devise même, comment peut-on l’envisager autrement ? L’objectif de cette thèse est d’ouvrir un champ de réflexion sur ces problèmes en prenant comme fil conducteur le rapport aux corps et aux plaisirs, dans les sociétés occidentales contemporaines. Il s’agit d’analyser comment, dans quels cadres, à travers quels procédés et instruments le rapport aux corps et aux plaisirs est constitué ; comment ils sont rendus visibles et intelligibles, pensés, expérimentés et vécus. Cette formulation implique également une réflexion sur le revers de la médaille, c’est-à-dire sur les rapports qui sont exclus par ce qui est intelligible, ceux qui sont rendus impensables, indicibles et invivables par ce qui est « digne » de connaissance et de légitimité.