Thèse soutenue

Du monstre dans l’œuvre intermédiale de David Lynch : ou comment les arts peuvent déborder le cadre formel de l’identité

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Auteur / Autrice : Marion Delage de Luget
Direction : Jean-Louis Déotte
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 8

Résumé

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L’Œuvre de Lynch, intermédiale, déconstruit les canons.  Elle dit ce monstre dont l’organisation formelle ne respecte pas l’économie symbolique : celui qui s’émancipe du mythe de l’archétype, sur lequel reposent les constructions identitaires. Quels mécanismes produisent le genre, l’archétype (Aristote), et conséquemment l’exception ? Quels appareils sont élaborés pour générer ces représentations itératives (J. -L. Déotte) ? Un modèle édicte toujours corrections et disqualifications (Derrida) ; en contre, Lynch propose une utilisation irrévérente des notions d’anomalie, de défaut. Des partitions arbitraires distinguent le tabou du sacré (M. Douglas). Interrogeons ces limites, qui attestent d’une totalité en en garantissant l’homogénéité : le cadre – structure prédicative –, pour dénoncer son caractère fabriqué. Critiquons la complétude que suppose le Beau : Lynch y oppose une dislocation des corps, générant cet ensemble, non plus unité insécable et exclusive, mais réseau d’enchaînements. Et envisageons des stratégies déjouant la reproduction du même. Contre l’invariant de la summetria, la négentropie (R. Caillois). Contre ces hiérarchies distinguant bonnes et mauvaises formes, les solutions critiques du bas matérialisme (G. Bataille), de la performativité (J. Butler), de l’informe (Y. -A. Bois, R. Krauss). Lynch moque ce standard qui conduit à la perte de toute identité, insistant : viabilité et reproductibilité ne sont pas indissociablement couplées. Ceci pour une définition du monstre en art, fécond, métastable, en progrès (Lyotard) : une opération proposant une re-signification des normes établies – la bonne forme de l’individu, de l’œuvre, et l’idéal des pratiques.