Thèse soutenue

Morphogenèse du mélanome in situ
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Clément Chatelain
Direction : Martine Ben Amar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 6

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Le mélanome est le cancer de la peau le plus mortel. S’il est détecté de manière précoce il peut cependant être traité par simple excision et les chances de guérison sont alors très bonnes. Des algorithmes de diagnostic différentiels basés sur des critères morphologiques permettent ainsi de distinguer cette tumeur d’autres lésions bénignes présentes à la surface de la peau. Les mécanismes engendrant les formes et les microstructures caractéristiques d’un mélanome restent cependant pratiquement inconnus. L’objectif de ce travail est d’éclairer les processus morphogénétiques à l’oeuvre lors du développement des tumeurs mélanocytaires à l’aide des outils de la physique macroscopique. On commence par développer un modèle multiphase en couche mince pour décrire la croissance du mélanome dans l’épiderme. On montre analytiquement et numériquement l’existence d’une instabilité conduisant à l’apparition d’ondulations sur le contour d’une lésion initialement circulaire que l’on compare avec les irrégularités de contour fréquemment observées dans les mélanomes. L’identification des paramètres contrôlant cette instabilité permet ainsi de corréler les propriétés microscopiques de la tumeur à la forme et l’évolution macroscopique de la lésion. On montre ensuite la possibilité d’une décomposition spinodale dans cette classe de modèle multiphase, engendrant la formation d’agrégats de cellules tumorales. Le comportement du système aux temps long est cependant perturbée par les mécanismes de régulation de la prolifération cellulaire et un état d’équilibre est atteint où les agrégats de cellules forment une structure symétrique en points, en bandes ou en quadrillage. Ces prédictions permettent de mieux comprendre la présence de points et de globules pigmentés au sein de ces lésions, de taille, de forme et de répartition uniforme dans les tumeurs bénignes, et plus irrégulière dans les mélanomes. On s’intéresse finalement à la peau glabre et on illustre comment la géométrie particulière de l’épiderme dans ces régions influence l’aspect des tumeurs. En montrant comment le transport et la répartition de la mélanine est modifiée on propose ainsi une explication à l’apparition des bandes parallèles pigmentées et à la localisation des colonnes de mélanine. Afin d’étudier l’influence de la géométrie sur la répartition des cellules tumorales on développe un modèle multiphase en couche mince sur surface courbe. On propose ainsi un mécanisme expliquant la localisation d’agrégats cellulaires dans les crêtes épidermiques