Thèse soutenue

La question du lecteur dans l'oeuvre romanesque de Retif de la Bretonne : Le Pornographe, Le Paysan perverti, Le Ménage parisien

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Auteur / Autrice : Asma Guezmir
Direction : Michel Delon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 25/02/2012
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Université de la Manouba (Tunisie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CELLF 17e-18e (1967-2013)
Jury : Président / Présidente : Samir Marzouki
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Frantz, Chaabane Harbaoui

Résumé

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Cette thèse porte sur la question du lecteur dans trois textes de Rétif de la Bretonne : Le Paysan perverti (1775), Le Ménage parisien (1772) et Le Pornographe (1769). Malgré la diversité de son contenu et de sa structure, ce corpus a en commun de mettre en abyme la figure du lecteur. Bien que sollicité, souvent même à l’excès, le lecteur des trois textes entretient des relations très tendues avec l’auteur. Celui-ci s’emploie à conditionner l’exercice de la lecture tout en simulant de favoriser la liberté du lecteur. Ce rapport de force se déploie à plusieurs niveaux des ouvrages étudiés. Il est explicite à travers la figure du lecteur intradiégétique. Il est plus subtil et latent, en revanche, quand Rétif construit dans le texte l’image du lecteur « idéal ». Outre un attachement « viscéral » à l’oeuvre, nous décelons dans l’écriture romanesque rétivienne une conception moderne de la relation auteur/lecteur. « Inégal » dans sa production, « maladroit », « impertinent », Rétif a pourtant très tôt lancé une réflexion inédite sur le rôle du lecteur dans l’accomplissement du fait littéraire. Le lecteur y est, en effet, considéré comme l’émule de l’auteur : un copropriétaire potentiel, voire un propriétaire légitime de l’oeuvre dont dépend son devenir. Mais Rétif n’est pas pour autant prêt au partage, encore moins à être « dépossédé » de son oeuvre. Le tiraillement permanent de l’auteur transfigure ainsi l’expérience littéraire en une expérience humaine.