Thèse soutenue

Utopie de la littérature. La question littéraire dans l’œuvre de Theodor W. Adorno
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Auteur / Autrice : Antonin Wiser
Direction : Gérard RauletJean Kaempfer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance le 10/02/2012
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Jacqueline Lichtenstein
Examinateurs / Examinatrices : Gérard Raulet, Jean Kaempfer, Gérard Bensussan, Christiaan Lucas Hart Nibbrig, Vincent Kaufmann

Résumé

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La présente thèse se propose d’étudier la question de la littérature dans l’œuvre d’Adorno. Elle fait apparaître la fonction utopique que le philosophe attribue à la littérature en tant que celle-ci dessine l’horizon d’une « langue sans terre », ligne de fuite hors de la dialectique de la raison. Tandis que le discours philosophique a reproduit dans son appareil conceptuel la violence mythico-rationnelle à l’encontre du singulier non-identique, la langue littéraire semble en mesure d’indiquer la possibilité de parvenir par le concept au-delà du concept, ce qui constitue le désir utopique de la dialectique négative. L’enjeu n’est pas seulement épistémique : il est bien éthico-politique, lié à la possibilité d’établir des rapports à l’autre libérés de la contrainte de l’identité.Dans les œuvres littéraires dont il entreprend la lecture – qu’il s’agisse de celle d’Eichendorff, de Hölderlin, de Proust, de Valéry, de Beckett ou encore de Kafka – Adorno ne cherche cependant pas une figure concrète de l’utopie, mais la trace de « ce qui nous appartient en propre et qui a été laissé en blanc » – aussi bien dans les textes que dans l’Histoire. La littérature porte alors en creux ce possible impossible dont la puissance hante le présent entre ses lignes ; elle est de la réconciliation (Versöhnung) une image sans image, tout à la fois ressource de la critique radicale des conditions existantes et réserve du désir d’un autre à venir.