Thèse soutenue

Le travail du négatif dans l’œuvre romanesque de Réjean Ducharme

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Juline Hombourger
Direction : Beïda Chikhi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures françaises et comparée
Date : Soutenance le 09/01/2012
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre international d'études francophones
Jury : Président / Présidente : Pierre Bayard
Examinateurs / Examinatrices : Anne Douaire-Banny, Lise Gauvin

Résumé

FR  |  
EN

Dans les sciences humaines, le travail du négatif est une notion qui appartient surtout aux domaines philosophiques et psychanalytiques. En tenant compte de cette filiation, sa pertinence dans le champ littéraire se révèle également effective. En effet, lorsque l’on confronte l’idée à l’œuvre romanesque de Réjean Ducharme, l’action du travail du négatif rend compte des enjeux souterrains de cette écriture. Ainsi, le texte apparaît comme le lieu de l’instabilité où chacune des composantes donne à voir son envers et où les contradictions coexistent. Dans cette dynamique, les trois catégories du récit vacillent : elles sont sculptées dans une autre matière que celle qu’on leur assigne généralement. Dans un même élan, le style ducharmien s’empare du travail du négatif en défigeant le mot, en resémantisant la phrase, en offrant à la parole le pouvoir d’avoir un impact sur le réel. Tout est conçu pour échapper à la fixité. Construits de la sorte, les romans véhiculent une vision du monde tragique. Cette dernière, à travers l’acte de lecture, se voit pétrie par le grotesque et engendre alors un fatum qui s’apparente à l’uniformisation. Cette réalité dévoile, paradoxalement, un univers en déséquilibre qui fait écho à l’étymologie du mot baroque, « perle irrégulière ». Le texte ducharmien est donc le carrefour de plusieurs esthétiques qui possèdent toutes, en leur essence, un mouvement semblable au travail du négatif. Celui-ci peut être perçu, dans tous les cas, comme un révélateur de littérarité. Il opère, d’ailleurs, de cette manière, dans d’autres œuvres francophones, notamment dans celles de Rachid Boudjedra, de Maurice Bandaman et de Dominique Rolin.