Thèse soutenue

Le problème du langage chez Kant

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Auteur / Autrice : Raphaël Ehrsam
Direction : Jocelyn Benoist
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 1
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Christian Berner, Christian Bonnet, Mai Lequan, Dominique Pradelle

Résumé

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La philosophie kantienne présente une pensée du langage structurée selon trois axes: la théorie génétique de l'apprentissage linguistique, la théorie de la signification des énoncés et la théorie de la communication. (1) La théorie génétique étudie l'acquisition individuelle des capacités et des représentations. Kant interroge dans cette perspective le rôle de l'ouïe et des règles grammaticales dans la formation des concepts, la fonction du pronom personnel «je» comme fondement de la personnalité, la place des formules impératives et du dialogue dans l'éducation morale. (2) La théorie sémantique étudie l'usage et la validité des concepts. Sur le plan théorique, Kant adopte en général une conception correspondantiste non métaphysique de la vérité et présente les objets sensibles comme le domaine de référence fondamental de nos énoncés. En outre, il identifie les formes fondamentales du discours et les principes de l'application des termes à la perception, avant d'exposer le rôle méthodologique des Idées transcendantales. Sur le plan pratique, il montre selon quels principes les termes prescriptifs et les expressions descriptives s'articulent au sein des énoncés moraux. (3) Enfin la théorie de la communication épouse la question de l'usage effectif et optimal de nos pouvoirs intellectuels et moraux. A ce dernier niveau, Kant dégage les fonctions et les normes générales de la communication, déduit de ces principes un art de la conversation et une défense inédite de la liberté d'expression, et conclut à la nécessité d'une interdiction juridique stricte du mensonge.