Thèse soutenue

Les maladies à prions : problèmes épistémologiques

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Auteur / Autrice : Robert Ekwa
Direction : Jean GayonGeorges Chapouthier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie des sciences
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Entrée en Europe au XVIIIe siècle, portant des noms différents attachés au contexte de lecture de ses symptômes, la tremblante resta longtemps un mystère. Dès le milieu des années 1960 sous l'impulsion de Carleton Gadjusek, l'analogie étiologique et pathologique entre cette neuropathologie animale et la maladie du kuru aujourd'hui disparue, permit de tester la transmissibilité de plusieurs maladies neuropsychiatriques et d'établir un groupe de maladies nommées Encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles. Dès 1982, grâce à Stanley Prusiner, les outils conceptuels et techniques de la biologie moléculaire ont élucidé l'énigme de la tremblante, établi la protéine prion dans un statut d'agent causal de toutes les maladies neurodégénératives transmissibles humaines et animales. Puis, apparue au Royaume-Uni en 1985, l'ESB a étendu cet ensemble. L'analogie entre cette maladie bovine et la tremblante a conduit à inférer de l'innocuité de la tremblante à l'innocuité de l’ESB pour la santé humaine. L'étude menée introduit dans une trame philosophique la réflexion scientifique sur la difficulté de la biologie et de la médecine des maladies à prions, qui s'est constituée avec les inférences sur l'ESB, difficulté dont le résultat fut l'émergence d'un nouveau variant de la MC1. Cette étude prolonge les activités scientifiques de la biologie moléculaire. Des neurosciences fondamentale et clinique des troubles neurodégénératifs, sur la signification des inférences, de la causalité biologique, du temps réel de l'action causale, de l'analogie dans le raisonnement causal. Elle jette la lumière sur la nature des causes biologiques, ouvre la voie à une biologie moléculaire du futur.