Thèse soutenue

Résister c'est exister? : Comprendre la construction des résistances à l'intégration européenne au sein des partis politiques français (1979-2009)

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Auteur / Autrice : Emmanuelle Reungoat
Direction : Yves Déloye
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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A distance des approches de l'euroscepticisme partisan, notre travail propose une analyse sociologique et contextualisée de la construction des postures de résistances à l'intégration européenne au sein des partis politiques français sur les trente années d'élections européennes (1979-2009). A partir d'un travail d'archive (mêlant programmes politiques, presse partisane et généraliste) et entretiens, l'analyse diachronique met en évidence deux configurations idéologiques et discursives successives au sein du système partisan français, marquées par une césure au début des années 1990. Leur description et l'analyse lexicométrique des euromanifestes des partis politiques met en avant l'importance et les différentes modalités de l'européanisation des discours partisans, ainsi que le caractère relationnel des prises de positions. Au cours de la décennie 2000, la monétisation claire de la position de porteur d'alternative pour l'Europe dans l'ensemble du système partisan, témoigne de l'influence gagnée par le discours des opposants. L'application du modèle des élections de second-ordre à l'échéance européenne s'en trouve également partiellement remise en cause. Articulant différentes approches des partis politiques, l'analyse de ces positionnement propose une grille de lecture des résistances partisanes croisant trois niveaux: l'étude des contraintes externes générales, transnationaleset nationales, celle du cadre institutionnel constitué par les règles électorales et le système de partis ainsi que les contraintes pesant sur les discours et les pratiques des acteurs à l'échelle intra-partisane. Cinq dynamiques principales de positionnement des partis politiques sont dégagées qui s'articulent dans des configurations temporelles. Mettant en avant le caractère composite et processuel des positionnements, la comparaison permet de proposer quatre scénarios d'agencement de ces dynamiques menant aux différentes postures possibles à l'égard de l'intégration européenne.