Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Lauriane Mouysset
Direction : Luc DoyenFrédéric Jiguet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la nature et de l'homme. Écologie. Écologie économique
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Robert Barbault
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Duncan, Jean-Christophe Pereau
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Christophe Bureau, Xavier Le Roux

Résumé

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Les changements de l’agriculture, comme l’intensification et la déprise agricole, ont entraîné des modifications importantes de la biodiversité (déclins, extinctions et homogénéisation biotique). Dans ce contexte, la réconciliation des activités anthropiques avec le maintien de la biodiversité se révèle être un enjeu majeur. Cependant, les politiques agricoles mises en oeuvre n’ont pas permis à ce jour une gestion efficace de la biodiversité. En s’appuyant sur une démarche bio-économique, cette thèse cherche à contribuer au débat sur les politiques publiques au défi d’une gestion durable de l’agriculture et de la biodiversité. Les modèles systémiques et multi-échelles développés couplent des dynamiques écologiques et économiques au travers de variables d’occupation des sols à l’échelle de la petite région agricole pour l’ensemble de la France. La biodiversité est appréhendée au travers d’une communauté de 34 oiseaux communs, sans se restreindre à des espèces emblématiques. La calibration des modèles repose sur des séries temporelles agro-économiques et écologiques de 2001 à 2009. Différents scénarios sont simulés à l’horizon 2050 et leurs performances bio-économiques sont comparées grâce à un ensemble d’indicateurs, évitant l’écueil de la monétarisation de la biodiversité. Une réflexion est menée sur l’efficacité des indicateurs à caractériser correctement l’état de la communauté. Enfin, différentes facettes de la durabilité sont explorées grâce à la combinaison des approches coût-efficacité et de contrôle viable. Cette étude met en évidence qu’il est possible d’améliorer conjointement les performances écologiques et économiques par rapport aux tendances actuelles. D’une part, des incitations économiques à l’échelle macro-économique peuvent orienter directement les choix des agriculteurs vers des pratiques plus favorables à la biodiversité. D’autre part, des mécanismes de diversification, en réponse au risque économique, ont une influence positive sur les performances bio-économiques. En revanche, il apparaît difficile de maximiser simultanément objectifs économiques et écologiques. La thèse explore alors plusieurs options afin de sortir de cet arbitrage bio-économique. Notamment, une analyse des coûts publics suggère que l’intégration d’objectifs écologiques dans les politiques publiques produit un double dividende bio-économique. Enfin, dans un contexte d’incertitude, l’approche de co-viabilité permet d’identifier des scénarios conduisant à une agriculture multi-fonctionnelle et équitable entre les générations. L’extension de ces approches bio-économiques vers le concept de services écosystémiques devrait apporter des éclairages complémentaires pour la construction de politiques publiques relevant le défi de la biodiversité.