Thèse soutenue

La stabilité du régime Moubarak à l'épreuve d'une "situation de succession prolongée" : les limites de la consolidation autoritaire : un état des lieux politique de la période 2002-2010

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Auteur / Autrice : Chaymaa Hassabo
Direction : Jean-Noël Ferrié
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences politiques
Date : Soutenance le 10/05/2012
Etablissement(s) : Grenoble
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France)
Jury : Président / Présidente : Henry Laurens
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Noël Ferrié, Eberhard Kienle
Rapporteurs / Rapporteuses : Tewfick Aclimandos, Malak Saïd Rouchdy

Résumé

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Cette thèse porte sur les dernières années du pouvoir de Moubarak, et tente de se situer en dehors des théorisations politiques dominantes qui ont eu trop souvent tendance à qualifier le régime égyptien comme étant stable. La période sélectionnée (2002 – 2010) est pertinente afin de réinterroger cette stabilité puisque cette « séquence » de l'évolution du régime de Hosni Moubarak permet de mettre l'accent sur les différentes mutations et interactions qui se produisent au sein du système politique, et qui remettent en question l'idée de stabilité, ou encore celle de la « consolidation autoritaire » (Camau, 2005). La problématique centrale de cette thèse cherche à montrer à travers une observation des dynamiques créées, par l'entrée en politique de Gamal Moubarak, en d'autres termes l'irruption d'une « situation de succession » prolongée, comment se recompose la scène oppositionnelle, comment se redéfinissent les « libéralisations » ou encore, comment se mettent en œuvre les protestations. Ainsi, cette thèse vise à mettre en évidence les facteurs dérangeant la stabilité du régime de Moubarak, en d'autres termes, à tester les limites de la « consolidation autoritaire » lorsque celle-ci concorde avec une « situation de succession ». Ce travail de recherche a été alimenté par une réflexion autour de certaines contradictions entre les observations empiriques (l'enquête de terrain) et les cadres théoriques dominants de la recherche politologique sur l'Égypte qui, grosso modo, reflétaient une stabilité du régime Moubarak. Il se situe en dehors de ces approches dans la mesure où la construction de mon objet d'étude s'est déroulée au-delà des axes sur-étudiés, et autour d'axes sous-étudiés. En d'autres termes, ce travail place le curseur loin d'une focalisation sur le régime et ses stratégies, sur la dichotomisation de la scène politique entre le Parti national démocrate (le parti dirigeant depuis la fin des années 1970) et les Frères musulmans, et s'éloigne d'une trame qui considère ces derniers comme étant les seuls acteurs politiques qui comptent. En effet, cette recherche a voulu mettre en évidence le rôle des acteurs de la politique contestataire, leur impact sur la transformation du régime, mais aussi la capacité des mouvements contestataires de produire des « générations politiques » de jeunes militants qui se positionnent en dehors du spectre de la « stabilité ». Autrement dit, en portant l'attention sur des terrains négligés, comme ceux de la protestation, ainsi que les acteurs qui y ont recours, cette thèse cherche à mettre en évidence les facteurs de déstabilisation, aussi limités soient-ils, qui sont apparus dans la gestion par le régime politique de certaines situations ou lors de certains événements durant la période étudiée ; facteurs de déstabilisation gênants pour la stabilité du régime, et observables autour de terrains électoraux, mais surtout protestataires.