Auteur / Autrice : | Kyung-mi Kim |
Direction : | Alexandre Guillemoz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et ethnologie |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Marginalisées depuis longtemps dans la société sud-coréenne sous l’étiquette de « prostituées aux Occidentaux» (yang kongju), les femmes coréennes ayant un conjoint étranger et émigrées dans le pays de celui-ci sont parvenues à créer, en 2006, la World Federation of Korean Inter-Married Women’s Association (World-KIMWA), suite à leur rassemblement annuel, le Congrès international des femmes coréennes mariées à des étrangers. Inscrit dans un programme d’action de l’Overseas Koreans Foundation (OKF), institution gouvernementale chargée des Coréens résidant à l’étranger, ce Congrès apparaît comme un lieu à la fois d’institutionnalisation de la catégorie « femme mariée à un étranger » (kukche kyŏrhon yŏsŏng) et de reconstruction des stéréotypes de cette catégorie, qui consiste à lutter contre la discrimination subie par ces femmes et, par la suite, à propager une nouvelle appellation, « femme de famille multiculturelle » (tamunhwa kajok yŏsŏng). Le présent travail de thèse explore les logiques sociales et politiques de ce recadrage des représentations sociales à l’égard des femmes coréennes mariées à un étranger, de son émergence à la naissance de la Fédération World-KIMWA (1945-2006), en s’articulant autour des questions suivantes : comment la désignation de ces femmes sous le nom péjoratif de « prostituée à un Occidental » s’est-elle substituée, au cours des années 2000, à l’appellation plus neutre de « femme de famille multiculturelle » dans la société coréenne ? ; comment un groupe social politiquement inexistant avant 2005 est-il devenu l’objet de catégorisation dans la politique du gouvernement sud-coréen ?