Thèse soutenue

La démocratie conditionnelle : le débat contemporain sur la réforme politique dans les universités chinoises

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Auteur / Autrice : Emilie Frenkiel
Direction : Pierre Rosanvallon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études politiques
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

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Cette étude prosoprographique porte sur une vingtaine d'universitaires chinois et sur leurs propositions de réforme politique. Ils s'engagent dans la sphère publique pour dresser un bilan des « problèmes » urgents à résoudre pour « sauver la Chine », et pour défendre certaines valeurs. Après avoir analysé le statut des chercheurs et les contours de la liberté académique, cette enquête dresse le portrait intellectuel de deux générations d'un certain type d'intellectuels chinois, marqués par la Révolution culturelle et la sortie de la révolution. Si ces chercheurs se prennent au jeu technocratique, c'est très certainement parce qu'ils ont renoncé aux ruptures révolutionnaires et adhérent plus ou moins au discours officiel sur le rôle primordial du Parti unique dans le développement et le maintien de la stabilité étant donné la « qualité » insuffisante de la population. À partir des années 1990, l'intelligentsia est traversée par la montée du nationalisme, et par une réflexion sur l'apport de la « tradition » dans la modernisation de la Chine. Ils se fragmentent autour du bilan de la politique de réforme et d'ouverture et de l'avenir du régime chinois. Leur conception de la démocratie à introduire en Chine peut être qualifiée de conditionnelle car, dit-on fréquemment, elle doit attendre son heure afin de s'assurer qu'elle sera une solution aux différentes crises (morale, sociale, rurale, nationale, procédurale etc. ) et non un problème supplémentaire. Mais elle l'est également du fait de l'incertitude de la définition qui lui est donnée : celle-ci implique une prise de distance avec les définitions occidentales, ainsi opposées à une conception chinoise de la démocratie.