Auteur / Autrice : | Cléa Patin |
Direction : | Pierre-Michel Menger |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse offre un état des lieux du fonctionnement du marché de l’art au Japon. En huit chapitres, elle aborde l’action des différents acteurs – galeries, artistes, collectionneurs, conservateurs de musées, critiques d’art, maisons de ventes aux enchères, mais aussi grands magasins et journaux (deux singularités de ce pays) –, en tâchant d’expliquer la faible part du Japon dans les échanges mondiaux d’œuvres d’art, comparé à sa place dans l’économie mondiale, et le caractère paradoxalement en retrait du segment de l’art contemporain (faible soutien institutionnel et manque de visibilité à l’international). Ancrée dans un travail de terrain (une soixantaine d’entretiens, une enquête auprès de 106 galeries d’art tokyoïtes et une observation participante dans les sections artistiques des grands magasins), elle montre au final que le manque de rayonnement des artistes japonais vivants ne saurait être automatiquement attribué à un déficit du côté des galeries : le Japon bénéficie en effet d’un réseau de galeristes à la fois dense et anciennement implanté. Outre la variété de ses circuits marchands, le pays se distingue aussi par sa position privilégiée au point de rencontre entre plusieurs systèmes de production picturale (occidentale et sinisée). Source d’originalité et d’expérience, ces facteurs ne sauraient cependant contrebalancer le poids d’une organisation trop structurée dans le domaine de l’art traditionnel, tant pour les mécanismes de certification de la qualité, la formation des goûts, que les réseaux de diffusion. De manière plus conjoncturelle, la bulle spéculative de la fin des années 1980 a aussi constitué un frein majeur au développement du marché japonais.