Thèse soutenue

Mécanisme moléculaire de l'inhibition de l'intégrase du VIH-1 par le raltégravir proposé par l'utilisation d'approches de modélisation moléculaire

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Auteur / Autrice : Rohit Arora
Direction : Luba Tchertanov
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 26/10/2012
Etablissement(s) : Cachan, Ecole normale supérieure
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences pratiques (1998-2015 ; Cachan, Val-de-Marne)
Jury : Président / Présidente : Philippe Cuniasse
Examinateurs / Examinatrices : Liliane Mouawad
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Cuniasse, Florent Barbault

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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L'intégrase (IN) rétrovirale est responsable de l’intégration de l'ADN viral du VIH-1dans l’ADN cellulaire, processus indispensable à la réplication virale. Ce processus se déroule en deux étapes indépendantes, le 3’-processing et le transfert de brins, catalysées par l’IN. La compréhension des interactions entre l’IN et l’ADN viral et de la cinétique de formation des complexes pré-intégratifs a permis l’identification du raltégravir (RAL) et de l’elvitégravir (ELV) qui se sont avérés être des inhibiteurs très efficaces de la réplication virale. Le RAL, auparavant désigné sous le code MK-0518, est un nouveau médicament anti-VIH qui a obtenu son autorisation de commercialisation aux Etats-Unis sous le nom de IsentressTM le 12 octobre 2007. Le ELV est toujours en essais cliniques. Toutefois, comme on l'observe pour d'autres antirétroviraux, ces composés n’échappent cependant pas aux phénomènes de résistance. Des mutations de résistance spécifiques au RAL ont ainsi été identifiées chez des patients. À ce jour, aucune donnée expérimentale caractérisant la structure de l’IN du VIH-1, la structure au RAL et/ou les interactions du RAL avec sa cible n'a été rapporté.Premièrement, nous avons caractérisé les propriétés structurales et conformationnelles du RAL dans des états différents, en phase gazeuse, en solution dans l'eau et à l'état solide. Une etude détaillée a permis de caracteriser la reconnaissance du RAL par des cibles virals, l’IN et l’ADN viral avant et après la réaction de 3’-processing. Nous avons trouvé que le RAL adopte un large spectre de conformations et configurations dans des états isolés et/ou liés avec le(s) cible(s). Les meilleures score et poses de docking confirment que le modèle représentant le complexe IN•vADN est la cible biologiquement pertinente du RAL. Ce résultat est cohérent avec le mécanisme d'inhibition du RAL communément admise. Nous avons suggéré que le processus d'inhibition peut comprendre dans un premier temps la reconnaissance du RAL par l'ADN viral clivé et lié à un état intermédiaire de l’IN. Le RAL couplé à l’ADN viral montre une orientation à l'extérieur de tous les atomes d'oxygène, d'excellents agents putatifs pour capturer de cations Mg2+, ce qui pourrait faciliter l'insertion du RAL dans le site actif. La flexibilité conformationnelle du RAL permet l'adaptation de l'inhibiteur dans une poche relativement grande de du complexe IN•vADN, permettant la production de diverses conformations du RAL. Nous croyons que cette diversité des conformations du RAL contribue à la reconnaissance de résidus enzymatiques et peut influer sur le choix des voies alternatives de résistance au RAL observées cliniquement.Nous avons étudié également la reconnaissance par l’IN des inhibiteurs du VIH appartenant à différents souches, B et CRF02_AG. Nous avons montré que la structure de l’IN des deux souches est quasi-identique. Le docking du RAL et de deux autres inhibiteurs de transfert de brins (ELV et L731_988) sur chaque modèle montre que leur reconnaissance par deux différentes souches cibles est identique.Notre analyse des effets moléculaires et structuraux des mutations de résistance sur la structure de l’IN a montré que les structures de l’enzyme sauvage et mutante sont aussi quasiidentique.Par contre, les mutations modifient considérablement la spécificité de reconnaissance de l'ADN par l'IN.Nous avons effectué la simulation de dynamique moléculaire (MD) de l’IN sauvage et mutant, avec une mutation ponctuelle R228A localisée dans le domaine C-terminale. Notre étude de la flexibilité de l’IN et du complexe IN•ADN par la dynamique moléculaire ouvre une voie très prometteuse non seulement sur le plan de la recherche fondamentale mais aussi pour l'application de nos concepts au développement de nouvelles générations d'inhibiteurs ciblant l'IN.