Thèse soutenue

Accumulation d'émotions et modifications de la sensibilité émotionnelle et des fonctions cognitives chez les ovins

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Auteur / Autrice : Alexandra Destrez
Direction : Alain Boissy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethologie Cognitive
Date : Soutenance le 21/09/2012
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut National de la Recherche Agronomique (France). Unité Mixte de Recherche sur les Herbivores (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme)
Laboratoire : (HERBIVORES) Unité de Recherches sur les Herbivores
Jury : Président / Présidente : Patrick Chambres
Examinateurs / Examinatrices : Robert Dantzer, Sophie Lumineau, Hans Erhard, Véronique Deiss, Anne-Marie De Passillé
Rapporteurs / Rapporteuses : Robert Dantzer, Sophie Lumineau

Mots clés

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Résumé

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La question du bien-être de l’animal ne se pose que si on lui reconnaît le statut d’être sensible, capable de ressentir des émotions. Les émotions dépendent de processus cognitifs qu’entreprend l’animal pour évaluer son environnement. Pour comprendre le passage des émotions à un état de bien-être, nous avons étudié si ces processus cognitifs peuvent être biaisés par les émotions, lesquelles en retour seraient modulées durablement. Un modèle de stress chronique a été développé sur ovins : des agnelles sont exposées de manière répétée à des évènements aversifs, imprévisibles et incontrôlables. L’altération des systèmes neuroendocriniens et la potentialisation de la réactivité émotionnelle confirment que les agnelles ont développé un stress. Ensuite, l’effet de ce stress chronique sur les processus d’évaluation a été exploré : les agnelles stressées montrent une évaluation négative et des déficits d’apprentissage. Enfin, nous avons cherché à savoir si l’induction répétée d’émotions positives chez des agnelles stressées peut contrecarrer les biais d’évaluation négative induits par le stress. Elles évaluent de manière plus positive les événements ambigus que les agnelles uniquement stressées. L’accumulation d’émotions négatives peut conduire l’animal à développer une perception pessimiste de son environnement et une anhédonie, qui contribuent à auto-entretenir l’état de stress. La réduction d’anhédonie après induction répétée d’émotions positives montre que des stratégies cognitivo-comportementales sont envisageables pour corriger un stress. Bien qu’analytiques, ces travaux contribuent à la conception de pratiques d’élevage innovantes améliorant la qualité de vie des animaux.