Thèse soutenue

Reconquérir le Reich ? : le Vatican et l'Allemagne de Weimar, des nonciatures Pacelli au Reichskonkordat (1919-1934)

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Auteur / Autrice : Marie Levant
Direction : Fabrice Bouthillon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 12/12/2012
Etablissement(s) : Brest en cotutelle avec Università degli studi La Sapienza (Rome)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche bretonne et celtique (Brest, Finistère)
Jury : Président / Présidente : Édouard Husson
Examinateurs / Examinatrices : Fabrice Bouthillon, Édouard Husson, Alberto Melloni, Philippe Chenaux, Horst Möller, Yvon Tranvouez
Rapporteurs / Rapporteuses : Alberto Melloni, Emma Fattorini

Résumé

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La restauration d'une Chrétienté, la conversion des nations à la doctrine chrétienne de l'organisation des hommes en société : telle fut la substance des projets de la papauté de l'entre-deux-guerres. Or, ceux-ci trouvèrent dans l'Allemagne des années Vingt un terrain favorable, dès lors que la jeune République, construite par-dessus l'humiliation de la défaite et le chaos de la Révolution, était plus que fragile. Cette quête eut ses relais : les clercs et les religieux, sur lesquels le Saint-Siège voulut renforcer son contrôle pour romaniser un catholicisme parfois suspect de modernisme ; les œuvres catholiques, dont la relance fut au cœur du pontificat de Pie XI ; le Zentrum, au rôle renforcé par la parlementarisation ; le service diplomatique, dès lors qu'enfin, il fut possible d'installer un nonce à Berlin. Mais l'instrument privilégié de la reconquête devait être le concordat. Après les concordats signés avec quelques Länder, le Concordat du Reich du 20 juillet 1933 devait donc représenter le couronnement de cette politique. Or, la victoire était vide de sens. Loin des ambitions restauratrices qui avaient valu en 1919, le traité n'eut plus qu'une fonction de défense, et encore, d'une efficacité sujette à caution, dès lors que le Führer en transgressa immédiatement les dispositions. La thèse s'arrête finalement à l'été 1934, après la nuit des Longs Couteaux et la mort du président Hindenburg. Ces deux épisodes achevaient la construction du totalitarisme nazi; mais en même temps qu'ils révélaient toute la vanité de l'entreprise restauratrice chrétienne, ils signifiaient aussi pour Rome la fin des illusions quant aux possiblités de canaliser Hitler et le nazisme.