Thèse soutenue

Arts textiles contemporains : quêtes de pertinences culturelles
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Auteur / Autrice : Julie Crenn
Direction : Bernard Lafargue
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts (Histoire, Théorie, Pratique)
Date : Soutenance le 12/10/2012
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Médiation, Information, Communication, Art (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Elvan Zabunyan
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Lafargue, Bruno-Nassim Aboudrar, Sam Bourcier, Geneviève Sellier
Rapporteurs / Rapporteuses : Elvan Zabunyan, Bruno-Nassim Aboudrar

Mots clés

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Résumé

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L’étude propose une vue d’ensemble de la création textile à travers différents prismes puisque nous abordons les pratiques artistiques utilisant les costumes d’époque, la broderie, l’assemblage textile, les cheveux, les tissus traditionnels, la tapisserie ou encore l’art du quilting. Qu’il s’agisse des oeuvres de Yinka Shonibare, Louise Bourgeois, Hassan Musa, Faith Ringgold, Kimsooja ou Tracey Emin, chacun des artistes sélectionnés pour notre étude, propose une recherche visant une pertinence culturelle grâce à l’élaboration d’une pratique plastique où expériences personnelles et collectives s’entremêlent. La pertinence culturelle étant entendue ici comme une reconstruction critique et théorique d’une histoire par l’appropriation de matériaux et/ou de techniques textiles spécifiques. Nous avons opté pour un travail thématique afin d’analyser au mieux ce que nous appelons la scène textile globale. Une première partie propose l’analyse des travaux d’artistes réfléchissant sur l’histoire et la culture noire. Nous étudierons une sélection d’oeuvres mettant en lumière deux traumas : l’esclavage et le colonialisme, ainsi que leurs répercussions actuelles sur la culture et la société. Ainsi les travaux de Faith Ringgold, Yinka Shonibare, Hassan Musa et Maria Magdalena Campos-Pons seront analysés afin de parler de problématiques comme « l’hybridité culturelle », la créolisation, la situation de l’art contemporain africain ou encore la représentation du corps noir dans l’art. Une seconde partie est axée sur les notions d’exil, de diaspora et de l’inconfort induit par le nomadisme, le statut « entre-deux ». Les pratiques de Mona Hatoum, de femmes artistes arabes comme Lalla Essaydi, Shadi Ghadirian ou Ghazel, ainsi que les travaux de Kimsooja, Janine Antoni et Ana de la Cueva nous permettrons d’entrer au coeur d’une scène artistique dont les enjeux critiques nous portent à réfléchir sur la mondialité, dans ses aspects positifs (enrichissement, échange, dialogue) comme négatifs (uniformisation, standardisation, perte des spécificités locales). Grâce au vecteur textile, chacun de ces artistes appréhende le monde et la société d’une manière à la fois poétique, critique et politique. Une troisième partie est dédiée aux artistes (majoritairement des femmes) ayant choisi l’utilisation de techniques textiles traditionnelles comme la broderie, le tissage ou la tapisserie. Avec l’explosion de la scène féministe depuis les années 1970 jusqu’aux travaux actuels, la broderie n’est désormais plus considérée comme un loisir typiquement féminin, mais comme une véritable arme politique. Une arme dirigée vers le machisme, le patriarcat ou encore les inégalités liées au genre. Dans ce cadre, les pratiques d’artistes comme Elaine Reichek, Judy Chicago, Louise Bourgeois, Joana Vasconcelos, Tracey Emin, Ghada Amer, Cathy Burghi, permettront d’aborder la broderie dans l’art contemporain de manière diversifiée et hétérogène. À travers ces différentes analyses, nous observons la déconstruction de la hiérarchie des arts et le fait que l’art textile contemporain apparaît comme un art engagé et pertinent, proposant des perspectives de réflexions riches en lien avec les problématiques du monde actuel.