Thèse soutenue

Matérialisations du souvenir en montagne : les enjeux identitaires des places et des placements

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Auteur / Autrice : Emmanuelle Petit
Direction : Guy Di Méo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie humaine
Date : Soutenance le 28/09/2012
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Aménagement, développement, environnement, santé et sociétés (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Sacareau
Examinateurs / Examinatrices : Michel Lussault, Vincent Veschambre, Patrick Baudry, Béatrice Collignon
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Lussault, Vincent Veschambre

Résumé

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Cette thèse s’intéresse à un ensemble d’objets qui matérialisent différents types de souvenirs au sein des Alpes Occidentales. L’originalité de ces artefacts réside dans leur nature même : ils figurent tous l’idée de montagne sous diverses formes et pour différents motifs. Il s’agit tout aussi bien de monuments érigés au détour d’une rue ou sur une place centrale pour commémorer un exploit, une catastrophe ou l’oeuvre d’un homme en relation avec la montagne, que de stèles funéraires, profilées à l’image de sommets, érigées ça et là dans les cimetières, ou encore de plaques scellées à même le roc de la montagne.A partir d’une réflexion sur le façonnement de ces artefacts qui jouent avec la figure de la montagne, cette recherche interroge le rôle de l’espace dans les processus mémoriels et identitaires. Elle propose une lecture interobjective par l’identification, la spatialisation et la généalogie des différentes manières de mettre en scène le souvenir. Elle aborde également à partir de récits produits dans deux contextes spécifiques (Bessansen Haute-Maurienne (Savoie), Chamonix en Haute-Arve (Haute-Savoie)), selon une approche intersubjective cette fois, les relations que les hommes nouent avec ces artefacts, qu’ils vivent quotidiennement au contact de ces derniers ou qu’ils les contemplent de manière tout à fait occasionnelle. Cette démarche et ce terrain permettent de dégager les enjeux identitaires de la mise en visibilité des souvenirs et de souligner le rôle de l’espace dans ces processus.Cette thèse défend l’idée que les artefacts sont centraux dans l’établissement des rapports sociaux. Ils participent à la construction des mondes de chacun et jouent un rôle actif dans les relations à soi et à l’autre autour d’un ensemble de jeux d’échelles et de métriques. Les artefacts du souvenir seraient donc à la fois un ferment et un révélateur du fonctionnement identitaire de la société. Cette thèse vise alors à montrer qu’à partir d’un tout petit objet, il est possible de saisir de nombreux enjeux du fonctionnement de la vie en société, qui s’expriment entre autres par la recherche, l’octroi, la tenue, la défense d’une place. C’est en cela une invitation au développement d’une micro-géographie attentive aux individus, à ce qu’ils disent, à ce qu’ils font, et à ce qui légitime leur place, celle qu’ils veulent tenir et celle qu’on leur fait tenir, à travers les rapports sociaux qui se nouent et se dénouent autour de ces artefacts.