Construction identitaire et monitorage de soi. La face comme processus expérientiel de subjectivation de l’objectif
Auteur / Autrice : | Pauline Gonzalo |
Direction : | Joël Zaffran |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociétés, Politique, Santé publique. Sociologie |
Date : | Soutenance le 17/12/2012 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux) |
Jury : | Président / Présidente : Francis Jauréguiberry |
Examinateurs / Examinatrices : Joël Zaffran, Vincenzo Cicchelli, Marie-Line Felonneau | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Francis Jauréguiberry, Didier Lapeyronnie |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette étude porte sur les relations entretenues entre les modalités de mise en scène de soi au cours des interactions et le processus de construction identitaire individuel. Elle vise à comprendre pourquoi certains acteurs sont plus enclins que d’autres à conformer leurs attitudes aux individus et situations qu’ils sont amenés à rencontrer. Pour ce faire, nous avons eu recours à des méthodes qualitatives comme quantitatives. L’analyse de discours sur soi, fondée sur la lecture d’autobiographies et récits de vie, a permis de souligner la part active des individus dans le processus d’autoconstruction mis en œuvre. La diffusion d’un questionnaire permettant de mesurer leurs capacités à modeler leur face en fonction des injonctions externes (le monitorage de soi) ainsi que leurs particularités identitaires objectives (critères sociodémographiques) comme subjectives (conscience de soi et estime de soi) a révélé, grâce aux scores ainsi relevés et aux traitements de variables qui en ont découlé, toute l’importance des facteurs sociaux dans la définition des comportements individuels. Ainsi, pour comprendre les spécificités individuelles en termes de présentation de soi comme d’identité il importe tout autant d’éclairer les ancrages sociaux des acteurs que la façon dont ils les traitent, ceci afin d’approcher au plus près du phénomène de « subjectivation de l’objectif » qu’ils mettent en œuvre pour se singulariser. Fort de ce résultat, une troisième analyse porte plus particulièrement sur la période d’émergence de l’âge adulte (de 18 à 27 ans) qui est marquée par une rupture avec les injonctions normatives relatives à l’enfance et l’adolescence sans être parfaitement associée aux exigences de l’âge adulte. Cet âge de la vie, qui accorde plus de libertés aux individus en matière d’expérimentations (notamment dans les domaines des études, du travail et des relations), est associé aux scores les plus élevés en monitorage de soi. Ce résultat conduit à établir un parallèle entre les conditions de vie des individus et les modalités d’adaptation de leurs faces. Autrement dit, et pour ce qui concerne la portée générale de cette recherche doctorale, l’expérience de vie au quotidien constitue le facteur principal de la plus ou moins grande tendance des acteurs à adopter et présenter les attitudes qu’ils considèrent comme attendues d’eux.