Thèse soutenue

Conséquences évolutives d'un contact secondaire chez les pathogènes : une alternative aux hypothèses écologiques ?

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Auteur / Autrice : Thibault Leroy
Direction : Bruno Le Cam
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des organismes
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Angers
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche en horticulture et semences (IRHS), Agrocampus Ouest, Inra, Université d'Angers

Résumé

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Les programmes d’amélioration variétale puisent souvent leurs sources de résistance dans les ressources génétiques sauvages. Après déploiement des variétés, les résistances de type monogénique sont souvent rapidement contournées dans les agrosystèmes par des souches virulentes. L’émergence de la virulence peut avoir deux origines : soit elle est acquise à partir d’une nouvelle mutation à l’intérieur des agrosystèmes, soit elle préexiste dans le compartiment non-cultivé. Sous ce second scénario, l’émergence conduit à des contacts secondaires potentiellement suivis de flux de gènes dans les agrosystèmes. Dans cette thèse, nous étudions les conséquences génétiques et épidémiologiques associées à ces contacts secondaires entre des populations avirulentes et virulentes, en utilisant comme modèle l’émergence des populations virulentes du champignon Venturia inaequalis sur les pommiers porteurs du gène de résistance Rvi6. Notre approche de génomique des populations démontre que le contact secondaire révèle l’existence d’un flux de gènes hétérogène entre la population invasive virulente et la population résidente avirulente du à des barrières génétiques endogènes (DMI) accumulées pendant la période de divergence allopatrique. L’analyse d’une descendance a permis de cartographier ces barrières et de caractériser leur nature post-zygotique. Nous montrons que la recombinaison au verger entre les deux génomes divergents génère de nouvelles combinaisons génétiques plus agressives sur des variétés commerciales sensibles par cumul de facteurs d’agressivité provenant des deux génomes. Ces travaux pointent le risque épidémiologique d’émergence de nouvelles souches recombinantes favorisée par contact secondaire dans les agrosystèmes suite au déploiement de nouveaux gènes de résistance.