Thèse soutenue

Le banquet divin : Formation et développement de la notion d'adab en islam, des origines à la littérature des âdâb al-sûfiyya

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Auteur / Autrice : Luca Patrizi
Direction : Denis Gril
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mondes arabe, musulman et sémitique
Date : Soutenance le 17/05/2012
Etablissement(s) : Aix-Marseille en cotutelle avec Università degli studi di Napoli "L'Orientale"
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Jury : Président / Présidente : Maria Giovanna Stasolla
Examinateurs / Examinatrices : Denis Gril, Maria Giovanna Stasolla, Roberto Tottoli, Catherine Mayeur-Jaouen

Résumé

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On ne trouve pas la racine du mot adab dans le Coran. Dans la littérature pré-islamique, ainsi que dans les hadiths, son utilisation est limitée exclusivement au sens d'« invitation à un banquet », « éducation », « correction » et « punition » (addaba, ta'dīb). Après une période au cours de laquelle les chercheurs n'ont pas considéré l'avis des linguistes et des penseurs musulmans concernant l'étymologie de adab de l'« invitation au banquet de Dieu (ma'dubat Allāh) », des études plus récentes ont remis positivement en question cette opinion. En fait, dans l'histoire des civilisations antiques, la notion de banquet cérémoniel divin ou sacré est très répandue, trouvant son origine dans l'archétype du « Banquet Divin » ou de « L'Hospitalité Divine », qui a exercé une forte influence sur le contexte religieux et culturel d'un certain nombre de différentes civilisations. Cependant, depuis le début du 9é siècle, la littérature religieuse islamique a également commencé à utiliser le terme adab avec un nouvel usage, que l'on pourrait appeler « technique ». La source de cet enrichissement sémantique doit être attribuée aux secrétaires de la cour, les kuttāb, les mawālī persans, les célèbres traducteurs et transmetteurs du patrimoine étatique et culturel persan. En plus d'influencer l'imaginaire culturel de la littérature d'adab classique, l'imagerie de la cour sassanide influencera également la terminologie technique, ainsi que la pratique du soufisme, en engendrant un genre de la littérature soufie, la littérature des ādāb al-ṣūfiyya.