Thèse soutenue

Les mécanismes de réponse à l'inflammation chronique dans le foie stéatosique et les conséquences sur l'homéostasie cellulaire et la cancérogénèse

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Auteur / Autrice : Davide Degli Esposti
Direction : Christian PoüsAntoinette Lemoine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiopathologie moléculaire et cellulaire
Date : Soutenance le 15/06/2011
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Innovation Thérapeutique : du Fondamental à l'Appliqué (Châtenay-Malabry, Haut-de-Seine ; 2000-2015)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Hôpital Paul-Brousse (Villejuif, Val-de-Marne)
Laboratoire : Dynamique des microtubules en physiopathologie (Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine ; 2010-2015) - Hôpital Paul Brousse - Dynamique des microtubules en physiopathologie
Jury : Président / Présidente : Catherine Guettier
Examinateurs / Examinatrices : Carmen Peralta
Rapporteurs / Rapporteuses : Filoména Conti, Valérie Paradis

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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Le foie est un organe essentiel à la vie chez tous les mammifères. C’est un organe central du métabolisme énergétique et de la détoxification des substances xénobiotiques auxquelles l’individu est exposé. Le foie est la cible d’agressions diverses, telles que les virus, l’alcool, les substances chimiques présentes dans l’alimentation ou l’environnement. Il peut également subir destransformations pathologiques profondes, lors du diabète ou de l’obésité par exemple.La stéatose hépatique, caractérisée par une accumulation de triglycérides sous forme de vésiculesgénérant une réponse inflammatoire, est connue depuis de nombreuses années. Son étude a permisde définir un modèle en deux étapes (« two hits ») indispensables à la genèse d’une stéatohépatite ou NASH. La première est l’accumulation de lipides, la seconde consiste en la genèse d’un stress oxydant et la libération de cytokines. La NASH est une des conséquences pathologiques du syndrome métabolique au cours duquel une résistance des tissus à l’insuline se développe.Récemment, la composition des lipides accumulés dans la NASH a été décrite et montre la présence de cholestérol libre et de différents métabolites des acides gras dont la toxicité est grande mais variable. De façon surprenante, une nouvelle hypothèse tend à émerger quant aux rôles protecteurs de certaines catégories de lipides. En effet, le stockage des triglycérides sous forme de vésicules pourrait être un mécanisme de survie cellulaire (Neuschwander-Tetri, 2010). Il s’agirait principalement d’une tolérance à la mort cellulaire par nécrose ou apoptose. Dans ce contexte,l’activation de l’autophagie serait capitale et la nécrose ne serait plus un mécanisme non contrôlé,mais au contraire un système finement régulé.Des données expérimentales récentes suggèrent l’existence d’un réseau complexe d’interactions moléculaires qui lient, dans la NASH comme dans le cas de la cancérogenèse, le métabolisme énergétique, la réponse inflammatoire systémique et tissulaire et des altérations subcellulaires, telles que les lésions des mitochondries et du réticulum endoplasmique.Nous avons utilisé le cas particulier du préconditionnement ischémique, une technique chirurgicale qui consiste, grâce à de courtes périodes d’occlusion vasculaire avant l’ischémie, à conférer au tissu une protection contre les lésions d’ischémie/reperfusion (I/R), pour étudier les mécanismes de survie mis en place par les hépatocytes stéatosiques au cours d’un stress d’I/R. Dans deux contextes différents, celui d’une ischémie chaude au cours d’une hépatectomie partielle et celui d’une ischémie froide au cours de la transplantation hépatique, nous avons montré que l’autophagie peut jouer un rôle central dans la protection des hépatocytes stéatosiques. Cependant, il est envisageable qu’un dysfonctionnement de l’autophagie pourrait conduire à la genèse d’altérations cellulaires comme une instabilité génomique, caractéristique de la transformation cancéreuse. L’équilibre entre la survie et la mort cellulaire dépend donc de l’intégration de cette signalisation complexe, qui concerne l’état énergétique de la cellule, la réponse aux stress transitoires et l’adaptation aux stress chroniques. Dans ce contexte, l’autophagie semble jouer un rôle central dans l’intégration de la réponse aux stress (Kroemer et al 2010), ce qui pourrait favoriser directement ou indirectement la transformation cancéreuse d’une cellule.L’amélioration de la compréhension des mécanismes impliqués dans la tolérance et la survie des hépatocytes chargés de lipides en réponse à un stress inflammatoire, ischémique ou du réticulum endoplasmique semble donc essentielle. Elle permettrait en effet la mise en place de nouvelles stratégies thérapeutiques qui pourraient améliorer la prise en charge des patients, augmenter le nombre de greffons disponibles pour les greffes, et la prévention des risques cancérogènes pour le foie.