Thèse soutenue

La danse à l’école des pauvres : projet politique d’intégration sociale des enfants des favelas : l’exemple d’une ONG à Fortaleza, Brésil

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Auteur / Autrice : Anne-Sophie Gosselin
Direction : Jacques DefranceSylvia Faure
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences et techniques des activités physiques et sportives
Date : Soutenance le 18/11/2011
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain (Paris ; 2002-2015)
Jury : Président / Présidente : Abdelhafid Hammouche
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Defrance, Sylvia Faure, Abdelhafid Hammouche, Daniel Thin, Julia Miranda
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniel Thin

Résumé

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Basé sur une démarche empirique, l’objet d’étude de la thèse est centré sur la notion de pauvreté dans ses dimensions corporelle et politique. Réalisé entre 2006 et 2007 dans une ONG brésilienne où sont enseignées les danses classique et contemporaine à des jeunes des favelas de Fortaleza (métropole du Nordeste du Brésil), le travail ethnographique constitue un fondement empirique pour questionner de manière théorique l’articulation entre les processus de socialisation et d’incorporation dans les logiques de prise en charge des populations dites pauvres, exclues ou marginalisées. Dans le cadre d’une idéologie de l’intégration sociale, nous démontrons comment l’art chorégraphique est réapproprié et utilisé comme mécanisme éducatif de lutte contre l’exclusion sociale. L’enjeu du travail d’observation et d’analyse sociologique est de montrer, dans une démarche compréhensive, en quoi la danse peut être – ou ne pas être – support d’une insertion sociale et d’une affiliation aux institutions éducatives. En d’autres termes, comment l’apprendre par corps peut participer d’un projet de socialisation des populations des favelas. Est-ce qu’apprendre la danse permet – ou ne permet pas – de se constituer un rapport « différent » au monde social et à l’insertion dans ce monde social ? L’observation ethnographique révèle des processus de socialisation qui mettent eu jeu le corps, mais aussi le langage et l’affect. Entre la favela et l’école de danse, l’analyse fait ainsi apparaître une socialisation plurielle qui débouche sur des logiques de socialisation différenciées à la fois complémentaires et conflictuelles. En dépassant la réalité locale observée, cette étude permet finalement une réflexion générale sur les notions d’intégration et d’exclusion, sur la pauvreté dans les favelas, les politiques sociales et les actions des ONG sur ce que l’on nomme les « marges » de la société Brésilienne.