Thèse de doctorat en Psychologie cognitive
Sous la direction de Isabel Urdapilleta.
Soutenue en 2011
à Paris 8 .
L’altération de la perception de la corpulence du corps et l’existence de schémas centrés sur les aliments et la corpulence sont aujourd’hui considérées comme des facteurs clés dans le maintien d’un rapport dysfonctionnel au corps et à l’alimentation. Ce travail de thèse a visé à étudier de tels processus et biais cognitifs, chez des patientes obèses et des participantes normopondérées restrictives sur le plan alimentaire, par des tâches perceptives (évaluation de la corpulence du corps perçue et souhaitée à l’aide d’un programme de morphing photographique) et mnésiques (tâches de mémoire explicite et implicite). Dans cette perspective, notre démarche expérimentale a permis de répondre successivement à trois questions : a) Quels sont les processus cognitifs impliqués dans les biais de jugement vis-à-vis de la corpulence du corps telle qu’elle est perçue et souhaitée? b) Quels sont les facteurs interindividuels et intra-individuels qui influencent ces biais de jugement? c) Quels sont les biais mnésiques qui pourraient contribuer à un rapport dysfonctionnel au corps et à l’alimentation ? L’ensemble de nos résultats montre l’implication de processus et de biais de nature mnésique spécifiques à l’obésité et à la restriction alimentaire. Ces biais impliqueraient l’évitement de certains types de stimuli, non congruents au schéma de régime ; stimuli qui seraient par effet rebond, suractivés, entraînant une augmentation de la consommation alimentaire et le maintien d’un rapport altéré au corps.
Cognitive biases in obese patients and normal-weight females for food and shape relevant informations
A disturbance in the perception of personal of body size and cognitive schemas focused on food and shape are key features in maintaining food and shape-related dysfunctional attitudes in both obese individuals and restrained eaters. This PhD thesis aims at studying cognitive processes and biases in obese patients and restrained eaters, using perceptual (assessment of body-size perception and body-size ideal using a body-shape software) and memory tasks (implicit and explicit memory tasks). In this context, our experimental approach allowed to answer successively three questions: a) What are the cognitive processes involved in body-size perception and body-size ideal? b) What inter and intra-individual factors influence these judgments? c) What are the memory biases that could contribute to food and shape-related dysfunctional attitudes? Overall, our results show the involvement of specific processes and biases in obesity and food restriction. These biases imply avoidance of some stimuli, not congruent to the diet; stimuli that would rebound, overactive, leading to increased food consumption and maintenance of food-related dysfunctional attitudes.