Auteur / Autrice : | Suzanne Fernandez |
Direction : | Évelyne Grossman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et sémiologie du texte et de l'image |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Tadeusz Kantor et Pippo Delbono inventent un théâtre à la première personne, qui se singularise par leur présence insolite sur la scène. Dans ce monde tour à tour effrayant et grotesque, composé de leurs projections imaginaires, parler de soi prend la forme d'un sacrifice : tous deux profanent ou sacrifient leur vie individuelle, à la manière de clowns christiques, outragés ou sublimés. Ils brouillent l'opposition entre la réalité, « ce qui est effectivement », et l'imaginaire ou l'illusion, entre la vie et le théâtre, bouleversant les modes de participation du spectateur à la fiction qui se déroule sous ses yeux. Les fantômes et images inutiles de Tadeusz Kantor provoquent la sensation d'un face-à-face avec un monde terrifiant et fascinant dont nous sommes séparés, comme le mort l'est du vivant, et que nous reconnaissons pourtant comme le nôtre. Bobo, exposé comme une divinité lointaine et inaccessible, par son seul regard façonne une distance en mouvement entre l' ici du spectateur et un ailleurs indéfinissable.