Thèse soutenue

Les Tombeaux, en France, à l’époque baroque : essai d’analyse rhétorique

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Auteur / Autrice : Françoise Depersin
Direction : Raphaëlle Legrand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Musicologie
Date : Soutenance le 08/12/2011
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Patrimoines et Langages Musicaux (Paris)
Jury : Président / Présidente : Denis Herlin
Examinateurs / Examinatrices : Raphaëlle Legrand, Jean-Pierre Bartoli, Jean Duron, Graham Sadler

Résumé

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Le corpus des Tombeaux français, dont la production s'étend du milieu du XVIIe siècle jusqu'à la troisième décennie du XVIIIe siècle, regroupe des pièces instrumentales dont le titre emprunte un nom de genre poétique. Si le tombeau poétique est un hommage posthume, qu'advient il de cet hommage en musique, quelles sont les stratégies musicales suscitées par ce titre littéraire, qui ne renvoie à rien de musical ?On a choisi, pour répondre à cette question, de tenter une analyse menée grâce à l’emprunt de notions rhétoriques appartenant aux domaines de l’elocutio et de la dispositio. Les stratégies représentatives, imitatives, affectives et formelles adoptées par les Tombeaux ont ainsi pu être appréhendées. Représentant, par l’insistance sur le mouvement descendant de la catabasis, la chute dans la mort, ils donnent à entendre, pour certains, les cloches des cérémonies funèbres ou les défaillances de la voix plaintive et affectent l’auditeur d’un malaise que celui-ci sait mimétique des souffrances du deuil. Exposant, clairement leur dessein, en début de pièce (représenter la chute), ils culminent, pour la majorité d’entre eux, en un crescendo émotionnel propre à la péroraison, d’autres pièces préférant, en revanche, une stratégie d’apaisement ou encore de consolation.Si les notions rhétoriques mobilisées ont permis d’accéder à l’éloquence des Tombeaux, en retour le succès de certaines de ces notions témoigne de leur pertinence, au delà du seul discours verbal. La rhétorique devient bien, alors, cette « structure mère » de la pensée européenne, à l’époque baroque, décrite par Marc Fumaroli.