Thèse soutenue

Etre sœur sur la scène tragique : Electre dans l’Athènes du Ve siècle et dans l’Europe moderne (1525-1830)

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Auteur / Autrice : Marie Saint Martin
Direction : Paul DemontFrançois Lecercle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 15/10/2011
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris)
Jury : Président / Présidente : Pierre Frantz
Examinateurs / Examinatrices : Paul Demont, François Lecercle, Jean-Louis Haquette, Fiona Macintosh, Sylvie Puech-Chester

Mots clés

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Résumé

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Dans la réadaptation d’un mythe, l’évolution des mentalités, notamment en ce qui concerne les représentations familiales, donne lieu à de larges remaniements de l’intrigue proposée par la tradition antique. Le mythe d’Electre, peut-être parce qu’il propose un modèle déjà compliqué à assumer pour les Grecs anciens (un fils tuant sa mère), est l’objet d’une transmission difficile. La rareté des Electre au XVIIe siècle, puis les innovations auxquelles les dramaturges sont contraints pour les adapter dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, attestent ces difficultés. Le personnage d’Electre, en tant que sœur, subit des modifications en profondeur, même si elle demeure toujours fidèle à l’idéal de réunion familiale : désormais, cette réunion inclut la mère, ce qui implique un regard très différent sur le matricide. Les réactions de la jeune fille sont parfois difficiles à comprendre ; on peut néanmoins les rattacher, d’un point de vue juridique et social, à des normes auxquelles elles obéissent, même lorsqu’elles semblent les transgresser. La période durant laquelle le mythe d’Electre est le plus dynamique en Europe correspond à un nouvel intérêt pour les relations familiales. L’on peut noter, dans la tragédie, une transition entre des pièces (au XVIIe siècle) où le rôle de la sœur demeure largement indifférencié, vers des pièces (au XIXe) où la sœur est un personnage compris pour la richesse de la relation qu’il entretient avec le frère. Les intrigues consacrées à Electre mettent en avant la relation du frère et de la sœur : cette spécificité contribue à expliquer pourquoi la fable connaît un tel essor, à l’époque même du drame bourgeois.