Thèse soutenue

Le célibataire dans les contes et nouvelles de Guy de Maupassant : généalogie de la solitude moderne.
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Auteur / Autrice : Celine Brossillon
Direction : Jean-Jacques Courtine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Didactique
Date : Soutenance le 17/12/2011
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Équipe d'accueil Didactique des langues, des textes et des cultures (Paris)
Jury : Président / Présidente : Pierre-Edmond Robert
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Jacques Courtine, Pierre-Edmond Robert, Brian Martin, Nathalie Prince

Résumé

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Cette étude se veut regard anthropologique sur la crise de l'identité masculine à la fin du XIXème siècle. Le célibataire dont parle Maupassant incarne un homme dont la virilité est remise en cause par l'émancipation progressive de la femme, qui en est perçue comme responsable. Le pari de cette thèse était de tester l'hypothèse selon laquelle il existerait un lien entre libertinage, solitude et folie. Nous avons tenté de comprendre comment cette identité masculine en crise, cette "mâlitude", s'exprime et se façonne au contact de l'Autre, la Femme, et à son absence de contact. Nous avancerons que le célibataire qui ne veut et/ou ne peut se constituer en homme, en "vrai" en refusant mariage et enfants, se condamne à voir en la femme fascination et terreur, ce qui le laisse finalement incapable de fonder toute relation et ainsi dans l'impasse, seul face à lui-même, au vide de sa vie, éternel adolescent, déchiré entre ses fantasmes et ses crises d'angoisse. Nous avons examiné le passage du célibataire d'une solitude recherchée et cultivée à une solitude qui se fait prison et à laquelle il ne peut plus échapper. Après avoir tenté de fuir la femme et sa force castratrice, la solitude l'étouffe : seul chez lui, il se crée un être imaginaire, une Ève nouvelle, plus rassurante qu'une vraie femme, afin de combler le vide laissé par la solitude. Ces fantômes se nourriront de sa folie pour le mener vers l'asile ou bien la mort, quand il aura réalisé que le mal n'est finalement pas au cœur de la femme, mais ancré au plus profond de son être.