Thèse soutenue

L'inversion temporelle du cinéma
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Auteur / Autrice : Paul-Emmanuel Odin
Direction : Philippe Dubois
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques et audiovisuelles
Date : Soutenance le 07/12/2011
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris)
Jury : Président / Présidente : Nicole Brenez
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Dubois, Nicole Brenez, Raymond Bellour, Michel Poivert

Résumé

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Jean Epstein place l’inversion temporelle au cœur de la révolution cinématographique. Le cinéma est la seule expérience qui nous donne non seulement le temps mais aussi l’inversion temporelle comme une perception. Il s’agit de reprendre et de continuer la pensée de Epstein par une redéfinition du temps propre au cinéma à partir de la notion d’inversion temporelle conçue de la façon la plus transversale : de l’inversion pelliculaire à la rétrotemporalité narrative, au temps de la pensée. On convoque la relecture de grands textes classiques, l’analyse de films et de vidéos expérimentales, la musique, des exemples littéraires.Les points d’ancrage théoriques sont le mythe rétrotemporel du Politique de Platon, la conception du temps irréversible de Vladimir Jankélévitch, les écrits théorico-poétiques de Jean-Louis Schefer, la notion d’Aiôn chez Gilles Deleuze, la psychanalyse issue de Jacques Lacan.On aborde d’abord le cinéma comme un contre-temps inséparable de renversements philosophiques, esthétiques, moraux, politiques. En partant de Platon, on explore ensuite les différentes formes de retours dans le passé, de la rétrotemporalité narrative aux voyages dans le temps. Puis on approche les images sans causes, avec les aberrations burlesques ou oniriques, l’unité des temps contraires, l’inversion temporelle qui se spatialise. Enfin, l’inversion temporelle du cinéma non seulement nous montre que penser c’est régresser dans le temps, mais concerne le dur mystère d’une pensée à rebours. La réversibilité de l’acte intellectuel est le seuil ultime où apparaissent les idées, sans envers et sans endroit.