Thèse soutenue

Aspects sociolinguistiques de l’évolution identitaire dans la deuxième génération d’immigration de l’ex-Yougoslavie

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Auteur / Autrice : Vita Mikanovic
Direction : Mathée Giacomo-Marcellesi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 10/12/2011
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Langues romanes : acquisition, linguistique, didactique (Paris)
Jury : Président / Présidente : Gabrielle Varro
Examinateurs / Examinatrices : Mathée Giacomo-Marcellesi, Gabrielle Varro, Dejan Dimitrijević, Catherine Lutard, Christine Deprez, Georges Drettas, Alvaro Rocchetti

Résumé

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Nous posons la question de la relation entre les langues et l’identité d’individus d’origine-exyougoslave nés en France ou venus jeunes avec leurs parents avant la dissolution du pays en 1991. Les expressions identitaires et les pratiques langagières déclarées ont été collectées auprès de quinze personnes en utilisant deux méthodes : l’entretien semi-directif et le questionnaire. Les noms employés pour désigner l’identité nationale ont été comparés aux dénominations officielles actuelles des États issus de la disparation de la Yougoslavie et ont permis de mettre à jour le maintien de l’identité yougoslave parallèlement à l’utilisation des noms actuels. Les informations ainsi obtenues permettent de distinguer la part individuelle de la (re)présentation identitaire et le rapport entretenu avec la langue d’origine, qui est la fois l’outil communicationnel et l’un des éléments d’affirmation identitaire. Les pratiques langagières déclarées informent sur l’autoévaluation bilingue et dévoilent une forte détermination à l’approfondissement des compétences linguistiques en langue d’origine. Différentes situations de bilinguisme ont pu être constatées. Les compétences à l’oral sont déterminées, le plus souvent, par les compétences communicationnelles (pratiques langagières en famille ou dans le cadre professionnel). L’étude du bilinguisme, dans ce qu’il révèle de la relation ente langues et identité, fait apparaître très nettement le rôle de la langue d’origine comme « marqueur » d’identité. Les réflexions exprimées sur l’identité nationale montrent qu’elle est aussi problématisée à partir du rapport entretenu avec le pays d’accueil (et le plus souvent de naissance) la France. Ainsi, l’identification française influence d’une certaine manière le rapport à l’identité (ex)-yougoslave, d’une part par la relation des noms entre langue et pays (France-français ; Yougoslavie-yougoslave), mais aussi, par le fait que le maintien de l’utilisation du nom yougoslave reste possible en France où elle ne fait pas polémique. La relation entre les deux identités principales (française et ex-yougoslave) doit être envisagée comme une construction « mixte », même si l’identification française est parfois considérée avec une certaine distance.